inquiéter (s’) v. pron.
〈Gard, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales, Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne,
Aveyron, Lozère, Cantal〉 fam. "se mettre en colère". Ne t’inquiète pas comme ça ! (MazodierAlès 1996). Je me suis inquiétée après mes élèves (Institutrice, dans MoreuxRToulouse 2000).
— Surtout dans le tour faire inquiéter/s’inquiéter "mettre en colère". Il me fait toujours inquiéter (MazodierAlès 1996).
1. […] je n’étais pas de ceux qui font inquiéter leurs parents au point qu’il faille les crier*. (Y. Rouquette, « Histoires de parler », dans Toulouse, 1991, 144.)
◆◆ commentaire. Les emplois pronominaux de fr. s’inquiéter n’apparaissent que dans la seconde moitié du 17e s. (FEW ; TLF). Attesté dep. 1835 en Haute-Loire (« Ne dites pas : Votre oncle s’est inquiété contre vous […] Dites : Votre oncle s’est fâché contre vous » Pomier, 71-72), le sens décrit ici est donc une innovation sémantique relativement
récente, à partir de "se faire du souci" (TLF), caractéristique du français du Languedoc et du sud du Massif Central. Cahors
s’inquietá "se fâcher" (FEW), emprunté au français, permet de compléter l’aire ancienne par le Lot (où ce
sens semble aujourd’hui abandonné en français, v. enquêtes DRF) ; en Haute-Loire,
où notre sens est attesté en fr. en 1835, mais semble avoir aujourd’hui disparu (Ø
FréchetMartVelay 1993 et QuesnelPuy), cet emploi s’est conservé de même en patois
(cf. s’inquietar "se mettre en colère" MarconPradelles 1987).
◇◇ bibliographie. PomierHLoire 1835 ; SéguyToulouse 1950 ; MoussarieAurillac 1965 ; BoisgontierMidiPyr
1992 ; MazodierAlès 1996 ; MoreuxRToulouse 2000 « semble connu de la majorité des plus de 40 ans » ; aj. à FEW 4, 705b, inquietus.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ariège, Aude, Aveyron, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne,
100 % ; Gard, Hérault, 90 % ; Lozère, 85 % ; Lot, 0 %.
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