liche n. f.
〈Basse Bretagne, Nancy〉 fam. la liche "le fait de boire beaucoup (des boissons alcoolisées) ; le fait de s’adonner à la boisson". C’est qu’il ne crache pas sur la liche ! (MichelNancy 1994).
1. Y a des bistrots qui ont des spécialités alcoolisées qui sont un peu comme les microclimats
de la liche : inconnues à dix bornes plus loin. J’ai connu des endroits où l’on appelait panaché un cocktail fifty-fifty de Saint-Raphaël rouge et de cognac. (H. Jaouen, Marée basse, 1991 [1983], 50.)
2. – Ça marche les affaires ?
– Pfff, fit Fine, d’un air désabusé en montrant la salle déserte. Y’a plus de sous, mon pauvre mignon ! – Même pour la liche ? – Même pour la liche, confirma la patronne en ajoutant : et quand, à Concarneau, il n’y a plus de sous pour la liche, c’est que ça va mal. (J. Failler, Marée blanche, 1996 [1994], 56-57.) V. encore s.v. grignou, ex. 2.
— Souvent dans la loc. verb. tomber dans la liche "s’adonner à la boisson". On tombe dans la liche (PichavantDouarnenez 1978, s.v. licher).
3. – Malade ? […] Elle se bourre la gueule, ouais… […] elle est tombée dans la liche… (H. Jaouen, L’Adieu aux îles, 1999 [1986], 242.)
◆◆ commentaire. Fr. liche "bombance" est attesté en français dep. 1876 (Huysmans, v. FEW), mais après avoir été de quelque
usage au début du 20e siècle, surtout dans la partie septentrionale de la France (FEW), il a disparu de
la lexicographie générale contemporaine, sauf de Rob 1985 (« fam. et vx. »). Cependant le mot est toujours usuel, surtout dans le français de Bretagnea, dans un sens parallèle "action de boire, de s’adonner à la boisson".
a Il y semble particulièrement usuel, alors que les indications que l’on peut recueillir
pour d’autres régions, dans l’état actuel de la documentation, restent ponctuelles :
ainsi, en dehors de MichelNancy 1994, San-Antonio (« – On pourrait tout de même aller sécher un pastissou [= boire un petit pastis], non ?
– Hum […], je ne suis pas venu ici pour la liche… », Descendez-le à la prochaine, 1992 [1953], 132) et [L. Fénix] (« […] c’est pas tout rose avec les anciens : il faut leur payer la liche », Histoire passionnante de la vie d’un petit ramoneur savoyard, 1978 [av. 1958], 100). V. encore Doillon, janvier 1987.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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