streusel [ʃtʁɔjsœl] n. m.
〈Moselle (est), Alsace〉 usuel
1. Souvent au pl. "mélange granuleux et croustillant de beurre et de farine avec du sucre et de la cannelle". Recouvrir d’une couche de « Streusel » assez épaisse (A. Diss et al., Les Recettes de la table alsacienne, 1976, 106). Saupoudrez les Streusel par-dessus (Th. Kappler, Desserts traditionnels d’Alsace, 1998, 133).
1. […] étaler la pâte en une abaisse de 3 cm d’épaisseur environ et la disposer sur une
tourtière ; dorer la surface à l’œuf et la recouvrir d’une couche de « Streusel » préparés comme suit […]. (M. Doerflinger, Petit Recueil de la gastronomie alsacienne, 1977, 58.)
2. Très vite la table familiale s’est couverte de tasses de café et d’un magnifique gâteau
aux Streusel. (B. et Fr. Sarg, Ils n’ont pas travaillé pour le chat, 1989, 191.)
3. […] badigeonner le dessus [de la pâte] avec un peu de lait ou de beurre fondu et recouvrir
de Streussel. (S. Siebert, Les Meilleures Recettes illustrées d’Alsace, 1999, 99.)
2. Par méton. "gâteau de pâte levée (parfois enrichie de fruits), recouvert de ce mélange".
4. Les pâtisseries font partie intégrante de la sociabilité alsacienne […]. On ne peut
imaginer une matinée dominicale d’Alsace ou un vin d’honneur, sans la présence odorante
du « Kugelhopf » […] ou d’un « Streussel », trônant sur une nappe blanche. (M. Doerflinger, préf. à J. et J.-L. Syren, La Pâtisserie alsacienne, 1982, 5.)
5. Le streusel aux griottes réconcilie tout le monde sur le sujet de la gourmandise. Rien de tel
qu’un streusel alsacien pour distraire les papilles, calmer les esprits, voire faire passer un gros
chagrin. (G. Cardonne, Les Amants du Rhin, 1994, 133.)
6. […] le streusel aux pommes, le succès au chocolat et les leckerli [= petits pains d’épices] maison
sont délicieux [dans un salon de thé de Mulhouse]. (Le Guide Pudlowski de l’Alsace gourmande, 1995, 113.)
7. Streusel aux amandes, la pièce de 420 g : 17, 40 [Fr]. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 13 juin, 1996, n. p. Publicité de Coop Alsace.)
8. « Nous souhaitons […] remettre au goût du jour les produits du terroir, comme le streusel, le gâteau à la cannelle, le kougelhopf, les petits gâteaux à l’anis […] », explique Léon Olland, président de la Fédération des boulangers du Bas-Rhin. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 19 octobre 1997, ST 9.)
9. Emerveillées, les femmes ne savent comment me remercier. On me sert un gros morceau
de streusel et une tasse de cacao. (R. Marchal, Les Tribulations d’un soldat de marine, 1998, 133.)
V. encore s.v. chinois, ex. 2 ; escargot, rem. 1.
■ graphie et morphologie. Sous l’effet de son origine germanique, le mot est parfois écrit avec une majuscule
et invariable au pluriel, notamment au sens 1 ; parfois aussi avec deux ‑ss- (v. ici
ex. 3-4) et encore « Stroessel aux abricots » (Pâtisserie de Strasbourg, 5 septembre 2000). Autant d’indices qui témoignent de
son caractère de semi-xénisme.
■ encyclopédie. V. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Alsace, 1998, 139.
◆◆ commentaire. Transfert d’all. Streusel "beurre, sucre et farine travaillés en un mélange granuleux dont on saupoudre une pâtisserie" (d’après Duden) – cf. als. Straiselküeche (GuizSpethDialect 1991) –, mentionné dep. 1931 (« Streusselkuchen. Gâteau garni de grumeaux de cannelle » M. Hinkel-Rudrauf, 447) et attesté en français dep. 1976 (v. ci-dessus, A. Diss et al.). Le terme est absent de la lexicographie générale et régionale du français.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Bas-Rhin, Haut-Rhin, 100 % ; Moselle (est), 90 %.
|