tignous, ‑ouse adj. et n.
〈Pyrénées-Orientales, Haute-Garonne, Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées,
Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde〉 fam. "(celui, celle) qui fait preuve d'obstination farouche pour défendre ce à quoi il/elle
est attaché(e)".
1. Ce que mon oncle peut être mauvais joueur ! En effet, il râlait tout le temps. Et
tignous avec ça ! (R. Guérin, L'Apprenti, 1946, 150.)
V. encore ici ex. 3.
□ Avec ou dans un commentaire métalinguistique incident.
2. Il [Alain Juppé] est « tignous » comme on dit chez lui dans les Landes, têtu et teigneux, et fiable pour toujours.
(L'Événement du jeudi, 5 octobre 1995, 18.)
3. Non, cela ne le dérange pas [Alain Juppé] qu'on le surnomme « Tignous » : un « tignous », dans les Landes, c'est quelqu'un qui s'accroche, qui ne renonce pas facilement.
C'est plutôt gentil. (Le Monde, 6 mai 1997, 30.)
4. Mamère [un homme politique de Gironde] est ainsi fait. C'est un « tignous », comme on dit dans son Sud-Ouest natal. D'abord, il fonce. À l'instinct. Et puis
il regarde les dégâts. (Le Nouvel Observateur, 8 juin 2000, 82.)
■ prononciation. Le plus souvent [tiɲus].
■ variantes. teignous. « “Quand il [Jean Glavany] est entré dans un combat, il ne revient jamais en arrière.
C'est un teignous”, dit son ami Jean-Pierre Bel, sénateur socialiste de l'Ariège » (Le Nouvel Observateur, 23 septembre 1999, 112).
◆◆ commentaire. Parallèle à fr. teigneux "obstiné, batailleur, hargneux", la forme tignous est présente dans diverses aires dialectales (Maine, Poitou, Allier, Bourgogne, Jura,
Isère, Agenais, Béarn, Gironde, v. FEW), avec souvent cette même valeur figurée. C'est
ici un transfert du gascon (cf. PalayBéarn 1932).
◇◇ bibliographie. GonthiéBordeaux 1979 ; DuclouxBordeaux 1980 ; SuireBordeaux 1988 et 2000 ; BoisgontierAquit
1991 ; CampsRoussillon 1991 ; ChaumardMontcaret 1992 ; MoreuxRToulouse 2000 « occitanisme conscient » ; FEW 13/1, 341b-342a, tinea.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Gers, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées,
100 % ; Lot-et-Garonne, 40 %.
|