torcher v. tr.
〈Bourgogne, Champagne, Ardennes, Meuse (nord), Loire (Pilat), Isère, Ardèche〉 usuel "essuyer (surtout la vaisselle)".
1. Avant de s’asseoir [dans l’église abandonnée] les gens font le ménage, torchent les bancs avec leur mouchoir, pour les habits du dimanche qu’ils veulent épargner.
(Y. Gibeau, Mourir idiot, 1988, 30.)
2. On allait dire bonjour à l’un, embrasser l’autre. On nous offrait la goutte ou un
petit cassis dans des verres que la cousine torchait du pan de son tablier. (Y. Gibeau, Mourir idiot, 1988, 84.)
V. encore s.v. clinton, ex. 9.
— Emploi pron. réfl. se torcher "s’essuyer (le visage, les mains)". Torche-toi donc la figure (TavBourg 1991).
◆◆ commentaire. Si fr. torcher est surtout utilisé, par restriction, dans le sens "essuyer les excréments" (fam. ou pop., dep. fin 12e s.), il est cependant conservé dans son sens premier (dep. ca 1160) principalement dans quelques aires de l’Est. Cet usage est enregistré dans
le français de référence sans marque diatopique : « pop. » (GLLF), « vx » (Rob 1985) ou « fam. » (TLF ; NPR 1993-2000 ; Lar 2000).
◇◇ bibliographie. MartinPilat 1989 « usuel » ; TavBourg 1991 « très vivant partout » ; TamineArdennes 1992 ; BlancVilleneuveM 1993 ; TamineChampagne 1993 ; ValMontceau
1997 ; FEW 13/2, 103b, torques.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ardennes, Haute-Marne, Meuse (nord), 100 % ; Marne, 90 % ;
Aube, 80 %.
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