bredele [ˈbʁed(ə)lə] n. m. pl.
〈Moselle (est), Alsace〉 usuel "petits gâteaux secs, de recettes, de formes (cœur, étoile, croissant, etc.) et de
parfums (cannelle, anis, etc.) divers, traditionnellement confectionnés pour les fêtes
de Noël". Assiettes de « Braedele » (L. Rauzier-Fontayne, Marikele, 1946, 27).
1. Dans les premiers jours de décembre, dans notre maison comme dans tout le village,
on entreprenait la fabrication des « Bredle », petits gâteaux secs de Noël. […] Les « Bredle » présentaient des formes variées qui me ravissaient, avec des motifs de saison : étoiles,
sapins, bonshommes de neige, mais aussi des animaux et des dessins géométriques. Les
gâteaux au pain d’épice badigeonnés de sucre glace avaient traditionnellement la forme
d’un cœur ou d’un losange. (A. Kocher, Saisons d’enfance en Alsace, 1995, 32.)
2. Fromages, saucisses, marrons, miel, jambon de sanglier, bredele, vin chaud et saumon ont été proposés par les artisans et commerçants au public qui
n’a cessé d’affluer [à La Petite Pierre, Bas-Rhin] à partir de 15 h. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 18 décembre 1995, LO 4.)
3. « L’Alsace et ses fêtes » : un livre qui rappelle les traditions et coutumes liées au calendrier, de Noël au
carnaval, du mariage au baptême. À déguster comme des breddele faits maison. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 21 décembre 1995, LO 1.)
4. Place Kléber [à Strasbourg], à l’ombre du sapin géant, flottait une odeur de cannelle
mêlée à celle, persistante[,] du vin chaud. Sous la tente, les boulangers proposaient
leurs bredele. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 9 décembre 1996, ST 1.)
5. Sous les maisonnettes de la place Kléber [à Strasbourg], la corporation des pâtissiers
de la ville vendait des bredele aux formes multiples. Ça sentait bon l’anis, la cannelle, la vanille et le beurre.
(Kl. Weihnacht, Rififi au marché de Noël, 1997, 32.)
6. Bredle/ faits maison / pur beurre. (Éventaire de la pâtisserie Frantz, Strasbourg, 11 juillet
1998, marché du boulevard de la Marne.)
V. encore s.v. maennele, ex. 6.
□ Avec ou dans un commentaire métalinguistique incident.
7. Ils sont sur de nombreuses tables depuis le début du mois. À l’anis ou à la cannelle,
en forme d’étoile ou de cœur, les brédele (version bas-rhinoise) font partie des préparatifs des Noëls alsaciens. Il était
normal de leur consacrer une place au sein des marchés de Noël à Strasbourg. / […]
les boulangers, qui se relaient sous un grand chapiteau blanc, ont élu cette année
domicile place Kléber. / S’il n’a pas les apparences du marché des bredla (version haut-rhinoise) de Munster, avec ses maisonnettes en bois, joliment décorées,
il en a l’esprit. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 16 décembre 1995, LO 9.)
8. À Eguisheim et Ribeauvillé, on flâne rêveur dans les arcanes des marchés de Noël médiévaux.
À Munster, on se régale de « bredele », ces petits gâteaux de fête en forme de cœur ou de sapin qui fleurent bon la cannelle
et l’anis étoilée [sic]. (L’Est républicain, éd. Nancy, 24 décembre 1998, 412.)
□ En emploi métalinguistique.
9. Bredle : ce mot est déjà au pluriel. Intercaler un « e » (Bredele) consiste à le mettre au singulier, alors que le pluriel est de rigueur. (Lettre
d’une lectrice, Dernières Nouvelles d’Alsace, 15 novembre 1997, TE 2.)
10. Marché du « Bredele », recette de « Bredele », « Bredele de Noël »… stop, assez, je n’en peux plus. J’attends avec terreur la miss « Bredele » ! Arrêtons le massacre de notre langue régionale […]. / Il est temps de redonner
au « Bredel » (singulier) et aux « Bredle » (pluriel) leur vraie place dans la terminologie gastronomique alsacienne […]. (Lettre
de lecteur, Dernières Nouvelles d’Alsace, 17 décembre 1997, TE 2.)
■ graphie. Devant l’instabilité des graphies, témoignant des hésitations dans l’adaptation du
mot et de son caractère de semi-xénisme, on a retenu en vedette la graphie la plus
répandue.
■ encyclopédie. V. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Alsace, 1998, 156-163.
◆◆ commentaire. Transfert sans doute récent, non adapté et de forme variable, de l’alsacien bredel "petit four" (GuizSpethDialect 1991 ; mais absent de SchmidtStrasbourg 1896 et de MartinLienhart
1907), lui-même dérivé diminutif sur als. et all. Brot "pain". Le terme conserve encore un statut de semi-xénisme.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Alsace, 100 % ; Moselle (est), 30 %.
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