coulonneux n. m.
〈Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Oise〉 fam. "éleveur de pigeons voyageurs". Stand. colombophile. – Un fervent coulonneux (M.-P. Arnaud, Benoît, 1994 [1992], 126).
1. […] j’aurais pu adhérer à l’une de ces innombrables associations – de tireurs à l’arc,
de fumeurs de pipe, de « coulonneux » – au sein desquelles le mineur tentait de satisfaire son goût de la lutte, de la
compétition. (A. Lebon, Martin du Tiss, mineur en 1900, 1979, 144.)
2. On ne peut que s’étonner du nombre […] des « coulonneux » (colombophiles) – encore une influence nordique –, des éleveurs d’oiseaux […]. (Pays et gens de France, n° 75, l’Aisne, 31 mars 1983, 20.)
3. […] pour le « coulonneux » (colombophile), c’est aussi, et surtout, les longues heures d’attente dans l’anxiété
avant l’arrivée du pigeon et l’instant essentiel où il retire la bague pour la mettre
dans le « constateur » (compteur indiquant l’heure). (Pays et gens de France, n°78, le Pas-de-Calais, 21 avril 1983, 12.)
4. L’aîné des garçons […] partait le dimanche dans les villages autour de Lille, là il
lâchait ses pigeons, qui bien souvent rentraient avant lui, parfois ils ne rentraient
pas du tout, et Lise lui disait alors :
– Je t’ai déjà dit qu’il faut lâcher soit le mâle ou la femelle qui a des petits, sinon ils ne se dépêchent pas de rentrer, je le sais moi, mon père était le meilleur coulonneux de Lille. (L. Vanderwielen, Lise du plat pays, 1983, 152.) 5. La fierté du coulonneux est aussi d’avoir « des pigeons dans le monde entier », affirme l’un d’eux qui en a expédié à des amateurs japonais et chinois. (L’Est républicain, éd. Nancy, 25 septembre 1988, 5.)
V. encore s.v. coulon, ex. 2 et 3 ; s.v. estaminet, ex. 4.
◆◆ commentaire. Dérivé sur coulon* avec le suff. ‑eux, le terme est attesté dep. 1861 ("amateur ou marchand de coulons" VermesseLille). Absent de GLLF et de Rob 1985, il figure dans TLF s.v. coulomb2 (sans marque d’usage, mais avec un exemple, non daté, de Hamp). Il est également
en usage en Belgique (PohlBelg 1950).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Pas-de-Calais, 100 % ; Nord, 75 % ; Aisne, 45 % ; Somme,
30 % ; Oise, 20 %.
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