fourre n. f.
〈Franche-Comté (spor.), Haute-Savoie〉 usuel "enveloppe amovible en tissu qui recouvre un édredon, une couette, une paillasse". Stand. housse.
1. […] il fallait sortir la paillasse de la tante.
– Nous brûlerons ce qui est dedans, ce n’est plus très propre et je laverai la fourre, ça peut encore servir. (M.-Th. Boiteux, Les Renards cuisent au four, 1990, 83.) 2. – Tu as dormi là ? Sans drap ni fourre de plumons* ? (M.-Th. Boiteux, Le Secret de Louise, 1996, 85.)
◆◆ commentaire. Type lexical dont les plus anciennes attestations en français du correspondant de
genre masculin relèvent du domaine de l’armement (afr. et mfr. fuerre "gaine de l’épée", FEW), attesté au sens décrit ci-dessus, à Thonon-les-Bains, auj. Haute-Savoie dep.
1439 (« Item, une feurre de pailliace pour metre en la chambre » document dans M. Bruchet, Le Château de Ripaille, Paris, 1907, 524) et qui est conservé aujourd’hui surtout dans le français de Suisse
romande, aux sens de "taie, housse ; étui, fourreau quelconque ; chemise pour documents" (DSR). En France, où les dictionnaires régionaux le mentionnent au début du siècle
dans le Jura et en Savoie, il ne semble en usage aujourd’hui qu’en Franche-Comté et
en Haute-Savoie ; seul des dictionnaires généraux à prendre en compte ce mot, Rob 1985
le marque « régional (Suisse) ».
◇◇ bibliographie. ConstDésSav 1902 ; BoillotGrCombe 1929 m. fourre de lit "taie pour édredon ou duvet" (BoillotGrCombe 1910 notait le mot au sens de "taie d’oreiller", mais en patois) ; DuprazSaxel 1975, 88 "taie (d’oreiller, d’édredon)" ; ColinParlComt 1992 (cite l’ex. 1 ci-dessus) ; DSR 1997 (avec bibliographie ; aj.
LengertAmiel) ; FEW 15/2, 157a, *fodr.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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