gabouille n. f.
1. 〈Saône-et-Loire, Haute-Savoie, Savoie, Ain, Rhône, Loire, Isère, Drôme, Ardèche, Haute-Loire
(Velay)〉 "boue liquide, gadoue". Synon. région. gouillas*, patouille*. – Après la grosse* neige, il y avait une de ces gabouilles (GononPoncins 1984). Avec la pluie qui tombe, ça va faire de la gabouille dans la cour (VurpasLyonnais 1993).
— Par métaph. "situation trouble, complexe, embrouillée".
1. – Allons, Ulysse, ne te fâche pas… Je ne sais plus trop ce que je raconte. Il ne faut
pas m’en vouloir, mais ces temps, je suis en pleine gabouille. (Ch. Exbrayat, Félicité de la Croix-Rousse, 1988 [1968], 159.)
2. 〈Ain, Rhône (nord), Loire (sud), Drôme, Ardèche, Haute-Loire (Velay)〉 "neige fondante". Il est difficile de rouler dans cette gabouille, ça tient pas la route (MartinPilat 1989).
■ remarques. 〈Allier (Saint-Pourçain-sur-Sioule), Jura, Ain, Isère, Loire (Roanne), Drôme〉 gabouiller v. intr. "patauger dans la boue". « – […] Si jamais il pleut, on n’a pas fini de gabouiller » (B. Clavel, L’Espagnol, 1968 [1959], 128). Attesté dep. 1894 (OffnerGrenoble ; PuitspeluLyon). – ParizotJarez
[1930-40] ; ManteIseron 1980 ; LaloyIsère 1995 ; BridotSioule 1977 ; DesrichardSouvigny
1989, 511 ; FréchetMartAin 1998 « usuel à partir de 40 ans, connu au-dessous » ; MichelRoanne 1998 « connu ».
◆◆ commentaire. Attesté dep. 1894 dans le français de Grenoble (Offner) et de Lyon (Puitspelu), gabouille est bien documenté dans les patois lyonnais et stéphanois notamment (FEW 1, 616a ; ALJA 68 ; ALMC 53 ; ALLy 796 et 806). Probablement déverbal de gabouiller*, lui-même à rattacher à lat. bullare "bouillonner", avec le préfixe péjoratif ga‑.
◇◇ bibliographie. OffnerGrenoble 1894 ; PuitspeluLyon 1894 ; VachetLyon 1907 ; LarocheMontceau 1924 ;
Mâcon 1926 ; PrajouxRoanne 1934 ; MiègeLyon 1937 ; BaronRiveGier 1939 ; ParizotJarez
[1930-40] ; MarMontceau ca 1950 ; JamotChaponost 1975, 56 ; RLiR 42 (1978), 173 (Lyon, Drôme) ; GononPoncins
1984 ; MartinPilat 1989 ; DucMure 1990 ; MazaMariac 1992 ; VurpasMichelBeauj 1992 ;
BlancVilleneuveM 1993 ; GagnySavoie 1993 ; FréchetMartVelay 1993 ; VurpasLyonnais
1993 ; FréchetAnnonay 1995 ; LaloyIsère ; FréchetDrôme 1997 ; FréchetMartAin 1998 ;
MichelRoanne 1998 « usuel ».
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Drôme, Isère, Haute-Loire (Velay), 100 % ; Loire, 80 % ;
Ain, Ardèche, 65 % ; Rhône, Savoie et Haute-Savoie, 30 %.
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