malin, ‑ine adj.
〈Surtout Normandie, Loire-Atlantique, Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Loiret,
Ardennes〉 Surtout rural "qui cherche à faire du mal". Stand. malfaisant, malveillant, mauvais, méchant. Synon. région. chétit*.
1. [En parlant d'une personne]
1. – […] Elle sera toujours aussi maline. (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1988 [1956], 141.)
2. [En parlant d'un animal] Vous pouvez entrer, il [le chien] n'est pas malin (BrasseurNorm 1990).
2. Des vaches, j'en ai vu qui étaient malines (Témoignage recueilli à Nozay [Essonne], dans SimoniAurIledeFr 1991, 43.)
— Emploi subst.
3. Les bêtes […] étaient folles du sainfoin ou du blé vert qu'elles avaient goûté. À
coups de cornes les grandes « malines » poussaient les jeunesses qui […] m'échappaient. (Ph. Valette, Mon Village, 1947, 186.)
◆◆ commentaire. Attesté dep. l'afr. (1re moitié 12e s., v. TLF), cet emploi de malin n'apparaît guère en usage, aujourd'hui, dans le français de référence (GLLF « class. et littér. » ; Rob 1985 « vx » ; TLF sans marque, mais dans des syntagmes pratiquement figés du type malin démon, malin génie, esprit malin). Il ne semble avoir cours que dans le français de quelques aires dispersées de la
partie septentrionale de la France et en Amérique du Nord : Québeca (GPFC 1930 vache maligne "irascible" ; DFQ 1985 ; DulongCanad 1989 ; DQA 1992, avec aussi f. ‑ine), Acadie (PoirierAcadG ; MassignonAcad 1962, § 1803) et Saint-Pierre-et-Miquelon
(BrassChauvSPM 1990).
a Où son usage en parlant d'un animal est attesté dep. 1664 (DFQ 1985)
◇◇ bibliographie. VerrOnillAnjou 1908 ;TuaillonRézRégion 1983 (Île-de-France, Normandie) ; DFQ 1985
(riche article de synthèse) ; LepelleyBasseNorm 1989, sans indication de féminin ;
BrasseurNorm 1990 malin, ‑igne ; SimoniAurIledeFr 1991 « fréquent, inconscient chez les ruraux de tous âges au sud de Paris » ; TamineArdennes 1992 « le féminin est très souvent maline » ; BrasseurNantes 1993 malin, ‑ine ; LepelleyNormandie 1993, sans indication de féminin ; FEW 6/1, 106b, malignus.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Sarthe, 100 % ; Loire-Atlantique, (ensemble Essonne, Eure-et-Loir,
Loir-et-Cher, Loiret, Seine-et-Marne, Val-d'Oise), 80 % ; Basse-Normandie, 75 % ;
Maine-et-Loire, 50 % ; Ille-et-Vilaine, 25 %.
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