pareillement adv.
fam. "(réponse de politesse à un souhait)".
— 〈Vienne, Allier, Puy-de-Dôme (Thiers), Haute-Loire (Le Puy).〉 – Salut, ménage*-toi ! – Pareillement (QuesnelPuy 1998).
1. – […] Au revoir. Que le bon Dieu auquel vous croyez vous conserve longtemps.
– Au revoir. Pareillement. (J. Anglade, Le Tilleul du soir, 1975, 38.) V. encore s.v. drôle, ex. 14.
— 〈Moselle (est), Alsace.〉
2. – Allons, au revoir, mes enfants… joyeux Noël ! dit-elle [l’institutrice]. Et d’une
seule voix, toutes les petites filles répondent, selon les règles de la politesse
alsacienne :
– Merci, Matmoissell !… pareillement ! (L. Rauzier-Fontayne, Marikele, 1946, 23.) 3. – Au revoir ! Bonne journée !
– Pareillement ! (Dialogue dans une boulangerie de Strasbourg, 9 décembre 1997.) ◆◆ commentaire. Ce sémantisme est enregistré sans marque diatopique dep. Littré 1868 et figure de
même dans les dictionnaires contemporains (GLLF, Rob 1985 et NPR 1993-2000, sans exemple
d’auteur ; TLF, avec un exemple de la Canadienne G. Guèvremont). Mais seule une enquête
d’ensemble permettrait d’apprécier l’aire ou les aires où il est effectivement employé
dans le français de France (autant il semble usuel et fréquent dans certaines régions,
autant il est quasiment inusité dans d’autres – où il est cependant attesté, voir
s.v. drôle, ex. 14) ou d’autres régions francophones, ainsi en Suisse romande (où il est « systématique » A. Thibault) et le Québec (où il est « tout à fait usuel », TLFQ)a. Des formules proches sont attestées dep. le 17e siècle dans le fr. pop.b ; cf. LateurArtois 1951 « On répond souvent aux souhaits de bonne année faits de vive voix : Je t’en souhaite
pareillement ». Il est possible que, dans le français d’Alsace (où il est d’observation courante
dans les petits commerces), pareillement soit conforté par l’all. gleichfalls.
a Cf. aussi l’échange traditionnel de vœux du Nouvel An en Wallonie : « – Bonne, (sainte) et heureuse année ! – Et vous pareillement ! »
b « bragard. – Ha ! ha ! ha ! Dieu vous gard, vieille sempiternelle ! / florette. – Et vous pareillement, seignore sans cervelle ! » (P. Troterel, Les Corrivaux, 1612, dans Ancien théâtre françois, t. 8, 253) ; « isabelle […]. – Allons, voisin, à ta santé. / l’arc-en-ciel. – A la vôtre, pareillement » ([Fatouville], La Fille sçavante, 1690, dans Gherardi, Le Théâtre italien [Amsterdam, Braakman, 1701], t. 3, 78) ; v. encore DDL 38, exemples de 1757 et 1783
(toujours précédés d’un pronom). Comm. de P. Enckell.
◇◇ bibliographie. Hanse 1994 (sans mention particulière permettant de voir où est la « difficulté » dans l’emploi du mot) ; QuesnelPuy 1998 ; aj. à FEW 7, 649a, pariculus .
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Haut-Rhin, 100 % ; Moselle (est), 90 % ; Bas-Rhin, 85 %.
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