percerette n. f.
〈Rhône, Loire, Isère〉 vieillissant "petite vrille pour faire ou pour amorcer un trou dans le bois". Si j’avais une percerette, j’arriverais mieux à mettre ces vis (MichelRoanne 1998).
1. – Une fois dans la chambre voisine, vous avez demandé une percerette au groom. Vous avez percé un trou dans le galandage* afin de pouvoir observer Gerfault. (San-Antonio, Des clientes pour la morgue, 1965 [1953], 125.)
■ variantes. 〈Loire〉 percelette (GononPoncins 1984).
◆◆ commentaire. Attesté dep. 1671 dans Pomeya (FEW), ce sens de percerette figure encore dans GLLF et TLF, qui le donnent sans marque, et sans exempleb, indice qu’il n’est guère en usage, s’il l’a jamais été, dans la langue générale
(il est dénoncé comme obsolète dans les recueils de cacologies du 19e siècle). D’après les données de FEW, ce type lexical est caractéristique d’une aire
qui s’étend de la Bourgogne aux Hautes-Alpes, en passant par le Lyonnais, aire dans
laquelle ce dérivé sur fr. percer, avec le suffixe ‑erette, a été relevé en français (et dans les dialectes, qui l’ont emprunté à ce dernier).
Si discret qu’il n’a guère été relevé dans la lexicographie régionale et qu’il n’a
pas fait à ce jour l’objet d’enquêtes, le terme semble encore en usage dans la région
lyonnaise, même si le référent tend à disparaître au profit de la perceuse électrique.
a Né à Pernes-les-Fontaines (Vaucluse), François Pomey vécut à Lyon où il enseigna et
publia son dictionnaire.
b Un sens technique "petit outil pour percer les bouchons de liège", dérivé du premier, est illustré dans le TLF d’un exemple de 1882, par ailleurs inadéquat
(il concerne la taille des silex à l’âge de la pierre).
◇◇ bibliographie. MolardLyon 1792-1810 ; AnonymeHippolyteF ca 1800 « birou, s.m. Une vrille, un amorçoir, avant-clou, percerette : aucun de ces mots ne convient
à notre birou que celui de vrille ; tous les autres ou sont impropres ou ne sont point français » ; RollandLyon 1813 ; SaugerPrLim 1825 « ce mot usité autrefois ne l’est plus aujourd’hui » ; PomierHLoire 1835 ; BeauquierDoubs 1881 ; PuitspeluLyon 1894 ; ConstDésSav 1902 ;
VachetLyon 1907 ; 1913 à Vienne, Dauphiné (J. Ronjat, Le Développement du langage observé chez un enfant bilingue, § 2, 5) ; MiègeLyon 1937 ; MarMontceau ca 1950 ; GononPoncins 1984 percelette « seul mot connu, même du quincaillier » ; MichelRoanne 1998 « usuel au-dessus de 60 ans » ; FEW 8, 287a, *pertusiare.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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