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                   sauret [sɔʁe] n. m. 
                        
                        〈Champagne (vx), Ardennes, Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Oise〉 usuel 
                           
                           1. "hareng saur".
                              
                               
                           
                           1. Certains se spécialisèrent dans le commerce des « saurets ». Un sauret, c’est un hareng saur fumé par les moyens du bord et, croyez-moi, pas
                                 toujours par des moyens orthodoxes. Tout ce qui dégageait une abondante fumée était
                                 bon pour fabriquer des saurets […]. (R.-H. Desbordes, Mineur à Bruay-en-Artois, 1982, 37.)
                               
                              
                              2. Il nous reste d’ailleurs bien des souvenirs des chaumières d’autrefois où l’on se
                                 régalait d’un « sauret » accompagné d’une « pomme de terre à l’ pelure* ». (M. Demarquette, introduction de J.-C. Liégeois et D. Verraest, Recueil de la gastronomie des Flandres et d’Artois, 1984, 1.)
                               
                              
                              V. encore s.v. pelure, ex. 3, 4. 
                              
                              □ Dans un énoncé définitoire ordinaire. V. ici ex. 1. 
                              
                              □ Avec commentaire métalinguistique incident. 
                              
                              3. Lorsqu’il allait à Calais, il ne revenait jamais sans plusieurs saurets, ces délicieux harengs saurs fumés que nous aimions tous […]. (M.-P. Armand, Benoît, 1998 [1992], 224.)
                               
                              
                           2. Dans une comparaison. Maigre comme un sauret (CrouvChampagne 1975 ; TamineArdennes 1992). Synon. région. maigre comme un stoquefiche*.
                              
                               
                           
                        4. Il a cultivé des betteraves de Silésie et vend le litre de sirop : vingt francs, ou
                                 il l’échange contre deux kilos de blé. Ce qui ne l’empêche pas d’être plus maigre qu’un sauret. (J. Rogissart, Les Retranchés, 1955, 248.)
                               
                              
                              — Au fig. "homme grand et maigre". C’est un grand sauret ! (CartonPouletNord 1991). Synon. région. gisclet*, stoquefiche*.
                                 
                               
                              
                           ◆◆ commentaire. Terme originaire du français du nord de la France (attesté dep. 1360, FEW), aujourd’hui
                              « vx » (TLF ; Rob 1985 ; NPR 1993-2000) dans le français de référence ou non pris en compte
                              (GLLF ; Lar 2000), mais toujours en usage dans sa région d’origine et en Belgique.
                            
                           
                           ◇◇ bibliographie. LarGastr 1938 (« saur. Autrefois sauret ou soret. Se dit des harengs fumés et salés ») ; CrouvChampagne 1975 ; MassionBelg 1987 ; CartonPouletNord 1991 ; GuilleminRoubaix
                              1992 ; TamineArdennes 1992 soret ; TamineChampagne 1993 ; Hanse 1994 « en Belgique » ; LeboucBelg 1998 ; DelcourtBelg 1999 sauret ou (« orthographe minoritaire et critiquée ») soret ; FEW 17, 161a, soor.
                            
                           
                           △△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Nord, Oise, Pas-de-Calais, 100 % ; Aisne, 90 % ; Somme,
                              65 %.
                            
                           
                           
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