semaine n. f.
〈Seine-Maritime, Ille-et-Vilaine, Finistère, Loire-Atlantique, Sarthe, Maine-et-Loire,
Centre-Ouest, Côte-d’Or, Haute-Savoie, Savoie, Ain, Rhône, Loire, Isère, Ardèche (Annonay),
Dordogne, Gironde〉 vieillissant sur (la) semaine loc. adv. "un jour autre que le dimanche ou qu’un jour de fête ; un jour en dehors du week-end". Stand. en semaine. – Sur la semaine, je m’ennuyais (P. Froger, Autrefois… chez nous, 1950, 137). J’aime mieux aller au ski sur semaine, on fait moins de queue (DucMure 1990). L’auberge […] souvent vide de clients dans les jours « sur » semaine (P. Chaussebourg, Sur mes chemins d’écoles, 1992, 47). Le dimanche et même sur la semaine (BrasseurNantes 1993).
1. Dans un sens, c’était plus agréable d’être de sortie sur semaine. Il n’avait jamais aimé le dimanche. Parce que s’amuser en même temps que les autres,
ça… En semaine, au contraire… Le sentiment de liberté était d’autant plus vif. (R. Guérin,
L’Apprenti, 1946, 83.)
2. – Oui, oui, c’était un quinze août, a dit Mme Contot […].
– Non ! Joséphine, rectifia Mme Cantalou, c’était un matin sur semaine […]. (G. de Lanauve, Les Mémoires d’Anaïs Monribot, 1969, 135.) 3. […] le jour de Pâques, vous voudriez qu’ils travaillent ? ces pauvres bougres ? […]
revenez sur semaine […]. (H. Vincenot, Le Pape des escargots, 1972, 127.)
4. Les maîtresses [d’école] n’ont pas de cornettes, mais des robes à la mode de la ville
et des souliers de cuir sur la semaine. (P.-J. Hélias, Le Cheval d’orgueil, 1975, 205.)
5. Sur semaine […] et si par bonheur il avait mouillé* dans la journée, nous entreprenions, mon père et moi, une expédition […] à la recherche
de gros lumats* [v. luma] luisants. (J. Sorillet, originaire de l’Aunis, Aguiaine 11, 1977, 193.)
6. Mais la réunion constitutive [du syndicat agricole] ayant été prévue sur semaine alors que la foi syndicale n’était pas encore capable de faire délaisser le travail,
une demi-douzaine seulement de paysans s’y présenta… (Y. Péan, Eusèbe Biotteau, vigneron angevin, 1988, 60-61.)
7. Nous avons vu un restaurant de Fécamp (Le Drakkar, 20.06.1996) afficher ses prix,
différents le « week-end » et « sur semaine ». (SchortzSenneville 1998, 102.)
V. encore s.v. gars, ex. 12.
◆◆ commentaire. Attesté dep. l’afr. (FEW), encore en usage au 17e siècle (« sur la semaine » Sévigné 1675, Frantext), la locution se marginalise au cours du 19e siècle (Sand 1865, Moselly 1907, Frantext ; Bauche 1920 l’enregistre comme « pop. ») et elle est aujourd’hui ignorée du français de référence. Si son aire actuelle est
incertaine faute d’une enquête d’ensemble, elle offre l’aspect typique de la dispersion
d’un fait rejeté à la lointaine périphérie du Bassin Parisien et semble surtout en
usage d’une part dans le Grand-Ouest (ainsi qu’au Québec : Dionne 1909 ; GPFC 1930)
et, d’autre part, du département de la Loire aux Alpes (et en Suisse romande, Pierreh).
◇◇ bibliographie. MoisyNormand 1887 ; PuitspeluLyon 1894 ; PépinGasc 1895 ; Mâcon 1903-1926 ; ClouzotNiort
1907-1923 ; BauchePop 1920 ; LambertBayonne 1928 ; DuraffVaux 1941 ; EscoffStéph 1976 ;
GononPoncins 1984 « cru français [standard] » ; MeunierForez 1984 ; RézeauOuest 1984 et 1990 ; GuichSavoy 1986 ; MartinPilat 1989
« usuel à partir de 40 ans, en déclin au-dessous » ; VurpasMichelBeauj 1992 ; BlancVilleneuveM 1993 « expression vieillie » ; BrasseurNantes 1993 ; GrevisseGoosse 1993, § 1003 e 5 « régional » (G. Sand, E. Pérochon, Fr. Jammes ; Normandie, Québec) ; FréchetAnnonay 1995 « globalement connu » ; FréchetMartAin 1998 « globalement bien connu » ; MichelRoanne 1998 « bien connu » ; SchortzSenneville 1998 ; ChambonÉtudes 1999, 237 ; FEW 11, 482b, septimana.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Charente, Charente-Maritime, Maine-et-Loire, Vendée, Vienne,
100 % ; Loire-Atlantique, 80 % ; Deux-Sèvres, 75 % ; Sarthe, 65 % ; Ille-et-Vilaine,
60 %.
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