spaetzle [ʃpɛtzlə] n. m. pl.
〈Moselle (est), Alsace〉 usuel "petites pâtes en lanières que l’on fait parfois revenir, une fois cuites, dans de
la matière grasse et que l’on sert souvent en accompagnement de certaines viandes
(gibier, coq au vin, etc.) ou de certains poissons en sauce". – Brochet à l’alsacienne, nappé d’une sauce double, et spätzle (Le Monde, 7 janvier 1998, 21).
1. On retire les Spätzele de l’eau bouillante juste au moment où ils remontent à la surface, car alors ils
sont cuits. (A. Diss et al., Les Recettes de la table alsacienne, 1969, 48.)
2. Pour préparer des « Spätzle » verts, on ajoute, en faisant la pâte, des épinards finement hachés, ainsi que du
jus d’épinards. (Fr. Voegeling, La Gastronomie alsacienne, 1978, 118.)
3. […] il n’en faut pas davantage à la cuisine alsacienne pour faire d’excellentes pâtes.
Farine et œufs lui permettent d’obtenir en un tour de main les nouilles maison ou
les Spätzle […]. (J.-L. Schlienger et A. Braun, Le Mangeur alsacien, 1990, 76.)
4. Vous pouvez accompagner le coq au riesling avec des « spätzle » (délicieuses pâtes alsaciennes), des pâtes fraîches de bonne qualité ou de la polenta.
(Cuisine actuelle, n° 10, octobre 1991, 57.)
5. Maison familiale, de cadre comme de cuisine traditionnels [à Mutzig, Bas-Rhin]. Du
fromage de tête (presskopf*) au genièvre, au [sic pour du] sandre aux échalotes, du coq au riesling aux spaetzle, avec, bien sûr, les vins du pays. (Le Monde sans visa, 14 septembre 1991, 21.)
6. Spaetzle aux œufs Grand Mère, le paquet de 500 g 7, 50 [Fr]. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 3 avril 1996, Publicité de coop Alsace, n.p.)
7. […] un civet de lièvre mariné aux clous de girofles [sic] et au laurier, accompagné de « spätzles » fabriqués par ses soins, qui avait connu un succès particulièrement mérité, ce qui
l’encouragea à persister dans l’innovation… (M. Rietsch, Malgré tout, 1998, 43.)
V. encore s.v. kassler, ex. 4 ; rossbif, ex. 2, 5-6.
□ En emploi métalinguistique.
8. Spaetzle ou Spätzle : le mot est déjà au pluriel. Il est inutile d’intercaler un « e » (Spaetzele) pour le mettre au singulier ou d’ajouter un « s » pour le mettre doublement au pluriel. (Lettre d’une lectrice, Dernières Nouvelles d’Alsace, 15 novembre 1997, TE 2).
■ graphie et morphologie. La graphie allemande avec ä est très fréquente. Le caractère de semi-xénisme du mot en français entraîne diverses
graphies en dehors de celle retenue ici comme entrée (ainsi spätzele, v. ex. 1), dont certaines sont fautives comme spaezle (Le Monde, 22 janvier 1998, 18) ou aberrantes comme spaëtzle (« Portion de spaëtzle maison », Carte du restaurant « À l’Aigle », Pfulgriesheim, Bas-Rhin, 4 février 1999). La forme du pl. est habituellement sans
‑s (mais v. ex. 7), indice que l’origine germanique du mot est toujours prégnante et
que son adaptation est encore imparfaite.
■ encyclopédie. Voir P., M. et J.-P. Haeberlin, Les Recettes de l’Auberge de l’Ill, 1982, 168 (spätzle) ; L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Alsace, 1998, 72-74.
◆◆ commentaire. D’abord attesté sous la forme spätzli (Journal de la cuisine, 1898, 87a ; spetzli dans LarGastr 1938), puis spätzlés (« Servez [le ragoût de cerf] de préférence avec des nouilles, des spätzlés ou des pommes
de terre » M. Hinkel-Rudrauf, La Cuisine alsacienne, 1931, 253), tous les deux dans HöflerRézArtCulin, le mot est un emprunt non adapté
(y compris morphologiquement) à l’alsacien de même sens (GuizSpethDialect 1991 ; cf. MartinLienhart
2, 552b Grumbirenspätzlen). Il correspond au suisse alémanique Spätzli pl., passé en fr. de Suisse romande, littéral. "petits moineaux ; zizis (sexes de petit garçon)" ; l’allusion est beaucoup plus nette dans le souabe Bubenspitzle pl. désignant des gnocchi de forme allongée. Il est absent des dictionnaires généraux
du français (sauf Lar 2000, mais sous la forme spaetzli, « région. ou Suisse » ; v. DSR 1997).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Moselle (est), Bas-Rhin, Haut-Rhin, 100 %.
|