ttoro [tjɔʁo] n. m.
〈Pyrénées-Atlantiques (Pays basque)〉 usuel "soupe à base de poissons, diversement enrichie selon les recettes".
1. Sur la côte, les tranches de thon frites à l’huile avec des tomates complètent un
menu entamé avec le « ttoro », un plat de poissons très relevé. (Pays et gens de France, n° 14, les Pyrénées-Atlantiques, 24 décembre 1981, 40.)
2. Le ttoro fait la liaison entre les soupes et le poisson, puisqu’il est, tout simplement, la
bouillabaisse du Pays basque. Comme il est de nombreuses variantes de la bouillabaisse,
il est de nombreux ttoro, des simples et des somptueux. […] A l’ « ancienne » et surtout dans les foyers pauvres, on mitonnait un ttoro simplement fait d’eau de cuisson de la morue, versée sur des tranches de pain aillées.
(R.-J. Courtine, La Cuisine des terroirs, 1989, 381.)
3. Saint-Jean-de-Luz mérite cependant un passage : la maison de Louis xiv, avec sa collection d’étains, son petit port charmant, ses fêtes (du thon en juillet,
du ttoro en septembre), sont à connaître. (Le Monde, 20 janvier 1990, 19.)
4. À l’origine, le ttoro était composé à base de têtes de morue. Il fut plus tard agrémenté d’ail, de légumes
revenus, de plantes aromatiques et de pommes de terre râpées qui lui donnaient de
la consistance. Les merlus ont ensuite remplacé la morue, tandis que s’ajoutaient
des tranches de pain grillé. Aujourd’hui, d’autres poissons entrent dans la composition
de cette soupe, accompagnés de croûtons cuits à l’huile et frottés d’ail. (Amatchi,
La Bonne Cuisine basque, 1995, 19.)
V. encore s.v. chaudrée, ex. 3.
■ encyclopédie. Recettes de « Ttoro traditionnel » dans Amatchi, La Bonne Cuisine basque, 1995, 19 et de « Ttoro basque » dans L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Aquitaine, 1997, 288.
◆◆ commentaire. Ce transfert de basque ttoro (avec t palatal), de même sens, est attesté en français dep. 1922 (tioro) et 1950 (ttoro), tous les deux dans HöflerRézArtCulin. Ignoré de la lexicographie générale et régionale
du français.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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