les citations
cran1 n. m.
Côte-d’Or (Dijon), Haute-Saône cran (de chocolat) "petit morceau de chocolat de forme cylindrique ou parallélépipédique ; section d’une tablette de chocolat, calibrée de façon rectiligne dans le sens de la largeur lors du moulage de la tablette". Stand. barre. Synon. région. bille*, carreau*, côte*, raie*.
1. Sans un reproche pour mon retard, ma mère me pria d’entrer dans la cuisine, de m’y laver les mains, d’y prendre ma collation et de commencer à faire mes devoirs. Mais, tout en mangeant mon pain et mon cran de chocolat, de chocolat Meunier [sic], j’avais l’oreille tendue et le cœur battant. (H. Vincenot, Mémoires d’un enfant du rail, 1981 [1980], 7.)
2. […] elle rentra tenant à la main une tablette de chocolat et se mit à en distribuer des crans de-ci, de-là. (P. Arnoux, Un village gros comme ça, 1986, 40.)
3. Le dessert se composait de quatre crans de chocolat et d’une pomme du verger. (J.-L. Clade, La Vie des paysans franc-comtois dans les années 50, 1988, 76.)

◆◆ commentaire. (Voir premier paragraphe du commentaire s.v. bille.) Fr. cran "entaille, encoche" a donné lieu à de nombreuses analogies, notamment dans les domaines techniques, mais aussi dans ceux de la vie quotidienne : cran d’une crémaillère, cran d’une ceinture, cran dans les cheveux, etc. ; c’est dans ce paradigme que s’inscrit l’emploi ici analysé, innovation circonscrite à une petite aire géographique de l’Est. Pour une attestation en dehors de la période considérée, v. P. Huguenin, La vieille cuisine bourguignonne. Recettes de « Ma pauvre mère », 1976 [1936], 81 : « Faire ramollir 8 crans de chocolat ».
◇◇ bibliographie. TavBourg 1991 (« courant à Dijon ») ; aj. à FEW 2, 1340a-b, crinare.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.