godiveau n. m.
〈Haute-Savoie, Savoie, Ain, Rhône, Loire, Isère, Drôme, Ardèche, Haute-Loire (Le Puy)〉 usuel Le plus souvent au pl. "petite saucisse à base de viande de porc". Purée bien dorée, avec des godiveaux par-dessus (M. Bailly, Le Piosou, 1980, 81).
1. – […] va me chercher douze godiveaux chez Guibert […].
Les godiveaux, c’était ce que les Parisiens nomment d’un nom sauvage : les chipolatas. (R. Barjavel, La Charrette bleue, 1989 [1980], 204.) 2. – Il y avait M. Léo, le charcutier. Quand il venait, il lui apportait toujours un
petit quelque chose : une rouelle de porc, du boudin avec des godiveaux [en note : dans la région lyonnaise, le godiveau est une mince saucisse de porc vendue au
mètre], des pieds de cochon vinaigrette, que sais-je ! (San-Antonio, Y en avait dans les pâtes, 1992, 126-127.)
□ En emploi métalinguistique.
3. En Dauphiné, on appelle aujourd’hui godiveau une sorte de petite saucisse de porc enfermée dans des boyaux de moutons [sic, au pl.], vendue fraîche et en chapelet, qui s’apparente aux diots* de Savoie. (A. d’Arces et A. Vallentin du Cheylard, Cuisine du Dauphiné de A à Z, 1997, 70.)
V. encore ici ex. 1.
◆◆ commentaire. Attesté en français dep. 1546 ("sorte d’andouillette" Rabelais, v. FEW) et dep. 1583 dans le français de Lyon (« des saucisses et goudeveaux » Cl. Mermet [né ca 1550 à Saint-Rambert, notaire à Lyon], cité dans BreghotLyon 1831, 381), 1603 (« ledit Mardy-Gras ayant une grande chaine de goudiveaux et saucissons au col » Exil de Mardy-Gras, Lyon, 1603, dans Variétés historiques et littéraires, t. 5, 104), ce type lexical a été accueilli dans la lexicographie par Cotgr 1611
(goudiveau). Aujourd’hui, dans le français de référence, godiveau est un terme de cuisine qui désigne un "hachis utilisé pour farcir des quenelles ou pour garnir un vol-au-vent ou un pâté" ; par méton. "vol-au-vent" (et c’est en ce sens que MolardLyon 1803-1810 dénonce godiviau et recommande godiveau « certain pâté composé d’andouilles, de hâchis de veau et de béatilles »), mais dans la zone d’influence de Lyon, il est usuel pour désigner une petite saucisse.
◇◇ bibliographie. ConstDésSav 1902 ; Maurel MélTuaillon 1989, 245-253 ; GononPoncins 1984 ; MeunierForez
1984 ; MaurelFirminy 1989 ; VurpasMichelBeauj 1992 « usuel au-dessus de 20 ans, en déclin rapide au-dessous » ; VurpasLyonnais 1993 « usuel » ; FréchetAnnonay 1995 « usuel » ; QuesnelPuy 1996 gaudiveaux pl. ; FréchetDrôme 1997 « usuel » ; FréchetMartAin 1998 « usuel à partir de 20 ans » ; MichelRoanne 1998 « connu » ; PlaineEpGaga 1998 « encore utilisé » ; FEW 4, 184b, god-.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ardèche, Drôme, Loire, Rhône, Isère, Savoie, Haute-Savoie,
100 %.
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