manoul n. m.
〈Typiquement Lozère (nord-ouest), aussi Gard (Alès)〉 usuel Surtout au pl. "préparation culinaire consistant en tripes de veau ou de mouton, présentées en petits
paquets et longuement mijotées". Synon. région. tripou*. – Ma mamet*, elle gagnait quelques sous en vendant des manouls dans les rues d’Alès (MazodierAlès 1996).
— Au sing. en ‑s. La Confrérie de la Pouteille [= daube à base de pieds de porc et de bœuf] et du
manouls, siège : Hôtel du Commerce, 48500 La Canourgue (Lou Païs 243, juillet-août 1980, 99).
1. […] le 25 août dernier a marqué une grande date dans l’histoire de la gastronomie
locale et départementale : ce jour-là, les papilles gustatives d’un comité restreint
de canourguais [sic] étaient en alerte pour savourer, cinq heures durant, la première « séance » de « l’illustre confrerie de la pouteille et du manouls ». (J.-Cl. Crespin, « L’Illustre Confrérie de la pouteille et du manouls », Lou Païs 197, décembre 1973, 293.)
2. Devant le grand livre des commandements placé sur un lutrin doré[,] le Grand Maître
de la Confrérie fit le geste rituel et remit au chapelain le Cordon rouge accompagné
de ces paroles :
« Par le Manouls et la Pouteille, « Par Saint-Frézal notre Patron, « En cette journée sans pareille, « Chevalier te fait mon bâton. » (J.-Cl. Crespin, « L’Illustre Confrérie de la pouteille et du manouls », Lou Païs 197, décembre 1973, 293.) — Souvent au pl. Je suis capable de manger des « manouls » sur la tête pelée d’un galeux (EscoloGév 1992, trad. d’un proverbe occitan).
3. Amicale des Lozériens de Clermont-Ferrand / calendrier 1981-1982 / – Dimanche 21 mars 1982 – 8 h : Manouls. (Annonce dans Lou Païs 251, novembre-décembre 1981, 189.)
4. À Aumont, et en terre de Peyre, ailleurs aussi sans doute, le dimanche de Pâques,
à la sortie de la première Messe, les hommes […] allaient en bande déguster les manouls qu’on servait pratiquement dans toutes les auberges. (La Lozère à table, 1985, 94.)
V. encore s.v. fricandeau, ex. 7.
● En relation synonymique avec tripoux*.
5. spécialités de tripes / manouls (tripoux) et andouillettes / louis pradal / 8 avenue de la gare [sic] / saint-chély-d’apcher – 48 / téléphone 2.71 (Publicité dans Lou Païs 193, juin 1973, 172.)
— Au sing. sans ‑s.
● Avec une valeur métonymique.
6. Les hommes vont boire un café à « l’auberjo », quelquefois même y mangent un « manoul » […]. (Madame Scheidbach-Pagès, « Un dimanche à Chanac vers l’an 1900 », Lou Païs 152, février 1969, 41.)
● Avec une valeur collective.
7. Le manoul est consommé en entrée ou en plat, seul ou avec des pommes vapeur. Les jeunes le
mangent même au petit déjeuner, au retour des fêtes* votives. Autrefois, les hommes le dégustaient à Pâques. (L’inventaire du patrimoine culinaire de la France. Languedoc-Roussillon, 1998, 166.)
■ encyclopédie. V. L’inventaire du patrimoine culinaire de la France. Languedoc-Roussillon, 1998, 165-166.
■ remarques. Connu « à Millau », où l’on semble toutefois préférer trenels, selon R.-J. Courtine (La Cuisine des terroirs, 1989, 484) et dans le Millavois selon Fr. Graveline (1996, cité dans HöflerRézArtCulin
1997 s.v. trenels). Le terme traditionnel de l’occitan millavois est trenèl (v. VayssierAveyr 1879).
◆◆ commentaire. Emprunt, attesté depuis peu (1927 « Les manouls se composent de petits paquets de tripes de veau (ou de mouton) garnis
d’une farce faite avec jambon, mie de pain, persil, ail, liée à l’œuf et bien assaisonnée », Les Feuillets occitans, dans HöflerRézArtCulin), à l’occ. régional manoul de même sens (EscoloGév 1992 ; dep. VayssierAveyr 1879). Absent de la lexicographie
générale.
◇◇ bibliographie. JoblotNîmes 1924 manoul ; CampsLanguedOr 1991 (manoul, aussi "ventre entier de mouton[ ;] pied de mouton") ; CouCévennes 1992 manoul ; PolverelLozère 1994 manouls n. m. ; MazodierAlès 1996 manoul ; aj. à FEW 6/1, 230b, manipulus.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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