socca n. f.
〈Alpes-Maritimes (Nice)〉 usuel "grande galette à base de farine de pois chiches, frite dans l’huile d’olive, que l’on
découpe en portions individuelles".
1. Pour déguster sur des tables rustiques, avec les doigts, une socca brûlante, arrosée d’un petit verre de rosé bien frais. (Détours en France, n° 1, mai 1991, 30.)
2. La socca de Nice est le plus souvent présentée sur de grandes plaques de cuivre. Le dessus
est doré. Elle est plus ou moins fine (de quelques millimètres à 1 cm). Elle est ensuite
découpée en parts qui sont vendues dans des cornets en papier. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1995, 187.)
3. Dans notre pays de Nice, il reste des traces de cette franchise et de cette simplicité
méditerranéennes. On les trouve dans la vieille ville où les magasins envahissent
la rue, où les vendeurs de socca font chauffer leurs larges tôles de pâte de pois chiches sur le trottoir et en offrent
une portion brûlante dans un papier gras tandis que d’autres proposent des pissaladières*. (J. Onimus, Les Alpes-Maritimes, 1999, 54.)
4. Il faut être initié, car l’endroit [un restaurant niçois] tient plutôt d’un débarras
d’antique garde-meubles que d’un restaurant… Mais tout de suite la pissaladière* rassure, tant la pâte croule sous la dent. Impression confirmée par une étonnante
socca suffisamment brûlée et croustillante pour amener le sourire. (J. Onimus, Les Alpes-Maritimes, 1999, 60.)
5. À peine sorties du four, les plaques sont placées sur un chariot attelé à une vieille
Mobylette. Le pilote enchaîne les allers et retours en criant : « Attention socca ! » (Le Monde, 17 février 2000, 24.)
V. encore s.v. merveille, ex. 9 ; panisse, ex. 6.
□ Avec ou dans un commentaire métalinguistique incident.
6. Grandes orgues pour étouffe-chrétien. Bienheureux les pauvres, ils seront rassasiés.
Avec, du plus simple au plus cuisiné : la socca ou crêpe de farine de pois chiches ; la pissaladière*, tourte à l’oignon badigeonnée de purée de poivrons […] et les raviolis que l’on remplit
à Nice des restes de la daube et d’un hachis de blettes. (P.-M. Doutrelant, La Bonne Cuisine et les autres, 1986, 54.)
7. […] une sorte de crêpe qu’on appelle « soca » [sic] dans les rues du vieux Nice. Dans des fours qui ouvrent à même le trottoir, dans
des plats de plus d’un mètre de diamètre la pâte – eau, sel et farine de pois chiche,
laurier – est étalée en petite épaisseur. Elle grésille dans la matière grasse, les
clients attendent qu’elle sorte, dorée, brûlante. À toute vitesse on la débite et
on la mange dans la rue, assis à des tables de bois, en la saupoudrant abondamment
de poivre. On la fait descendre avec un rosé frappé […]. (M. Rouanet, Petit Traité romanesque de cuisine, 1997 [1990], 85-86.)
8. Chaque matin déboule [dans la rue Droite, à Nice] la petite charrette de socca, cette crêpe de farine de pois chiches cuite au four à bois, sur une énorme plaque
de métal circulaire. Les portions, découpées d’un geste rapide, avec une lame rectangulaire,
sont avalées poivrées, avec les doigts […]. (Le Monde, 17 février 2000, 24.)
■ encyclopédie. Recette de « Socca » dans Ph. Blanchet et Cl. Favrat, Dictionnaire de la cuisine de Provence, 1994, 132. V. encore L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1995, 187-188.
◆◆ commentaire. Attesté dans le français de Nice, dont il est caractéristique, dep. 1921 (« La Socca est une semoule de pois chiches gratinée » H. Heyraud, La Cuisine à Nice, 484, dans HöflerRézArtCulin), le terme est un transfert du nissart socca, de même sens (Pellegrini 1894) ; il est rangé parmi les mots d’origine inconnue dans
FEW 21, 479b ‘gâteau ; pâtisserie’. Il n’est enregistré dans la lexicographie générale contemporaine que par Rob 1985,
avec la marque « régional (Nice) ».
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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