stammtisch [ʃtamtiʃ] n. m. ou f.
〈Moselle (est), Alsace〉 usuel
1. "table(s) d’habitués, dans un café, une brasserie, une winstub* ; local où se réunit une association".
1. « Le stammtisch a son jour pour chaque groupe d’amis qui viennent s’y retrouver entre soi », m’explique Marcel [patron d’une winstub* strasbourgeoise], fameux pour son plat de côtes, ajoutant : « Ils savent qu’ils retrouveront des collègues, des connaissances. » De l’art de se rencontrer au jour et à l’heure dits, sans avoir besoin de se donner
rendez-vous ! (G. Pudlowski, Je vous écris de Strasbourg, 1988, 52-53.)
2. L’exiguïté des Winstubs*, leur éclairage incertain et l’intimité du décor donnaient aux habitués du Stammtisch un air de conspirateurs conscients du privilège qu’ils avaient d’être admis en ce
lieu. (J.-L. Schlienger et A. Braun, Le Mangeur alsacien, 1990, 225.)
3. La stammtisch, tradition de la Moselle, trouve en Maurice Payotte, président de l’union des cafetiers
de Thionville, un ardent défenseur : « […] La stammtisch a permis depuis toujours aux Thionvillois d’affermir leur solidarité face aux épreuves », raconte-t-il […]. / Table essentiellement réservée aux habitués, la stammtisch s’ouvre à qui veut prendre le pouls de la ville. (Le Monde, 14-15 mars 1993, 28.)
4. Laurent […] se laisse presque tomber sur la banquette de coin, jouissant de cette
atmosphère particulière de winstub* alsacien. À un « Stammtisch », gravement, avec plus de silences que de paroles, quatre vieux paysans devisent en
dialecte*, un verre de vin blanc à la main. (G. Cardonne, Les Amants du Rhin, 1994, 22.)
5. La winstub* est pareillement rustique, avec ses boiseries patinées et pomponnées, ses fleurs,
ses gravures, ses recoins, son stammtisch caché derrière des rideaux à carreaux. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 6 juillet 1996, TE 2.)
6. « Stammtisch » record [titre] / Une ambiance qui vaut au Vélo-club [bar de Haguenau] de posséder
ce qui est sans aucun doute l’un des Stammtisch les plus fréquentés d’Alsace. Ouvriers, fonctionnaires, retraités et mêmes [sic] chefs d’entreprise viennent se détendre ici ensemble, en toute simplicité. Les barrières
sociales sont oubliées : mieux qu’un nom, tout le monde chez Annie a un prénom. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 6 août 1997, TE 5.)
— Par anal.
7. Les émissions en dialecte* continuent de bénéficier de parts de marché appréciables. Les réactions des téléspectateurs
le prouvent : de purs francophones suivent le samedi « Teledisch », stammtisch humoristique présenté par Christian Hahn, ou « Sür un Siess », l’émission culinaire de Simone Morgenthaler. (G. Reilhac, dans Saisons d’Alsace, n° 133, automne 1996, 131.)
2. "réunion d’un groupe d’habitués dans un restaurant, un café, une brasserie, une winstub* ou dans un autre local".
8. Amicale des anciens élèves du Lycée Fustel de Coulanges / […] Prochain stammtisch le 5 février à 19 h à l’hôtel Pax, rue du faubourg National à Strasbourg. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 1er février 1996, LO 6.)
9. Ils avaient déjà un stammtisch, certes convivial mais peut-être pas assez fédérateur. Les membres de l’association
pour la sauvegarde et la mise en valeur de la Petite France [quartier de Strasbourg]
ont donc organisé un pique-nique auquel tous les Strasbourgeois étaient invités. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 2 juillet 1998, ST 4.)
10. Aujourd’hui, l’association C.A.T.S. (Citoyens actifs pour la transformation sociale)
invite toute personne intéressée à son stammtisch mensuel de 10 h à 12 h au Cerf d’Or, 6 place de l’Hôpital à Strasbourg. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 17 juin 2000, LO, 3.)
V. encore s.v. dialecte, ex. 5 ; mauricette, ex. 2.
■ graphie. Parfois avec majuscule, sous l’influence de la graphie allemande.
◆◆ commentaire. Transfert d’als. all. de même forme et de même sens. Non attesté à date ancienne,
le terme est aussi en usage dans le français de Suisse romande (dep. 1929, dans DSR
1997) ; il est absent de la lexicographie générale et régionale du français. – FEW 17, 213, stamm.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : 1. Bas-Rhin, 100 % ; Moselle (est), 55 % ; Haut-Rhin, 30 %. 2. Bas-Rhin 100 % ; Moselle (est) 80 % ; Haut-Rhin 60 %.
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