trabouler v. intr.
〈Lyon, Saint-Étienne〉 fam.
1. [Le sujet désigne une allée*] "constituer une traboule, traverser un pâté de maisons".
1. […] mon père obtint une autre pièce à louer dans l’immeuble au second plan, de l’autre
côté de la cour – l’allée* traboulait avec la nôtre, faisant communiquer la rue Gambetta et le cours Victor-Hugo. (M. Bailly,
Le Piosou, 1980, 160.)
2. [Le sujet désigne une personne] "emprunter une traboule". On peut plus trabouler de la rue de la Résistance à la place de l’Hôtel de Ville,
on est obligé de faire le grand tour (PlaineEpGaga 1998).
2. – […] On va trabouler par l’Allée Marchande et on sera tout de suite […] sur le quai Saint-Antoine […].
(A. Burtin et al., Petites histoires en franc-parler. C’est pas Dieu poss !, 1988, 89.)
3. Je suis né à la Croix-Rousse. À partir de cet événement fabuleux, mes parents vécurent
toute leur vie dans un immeuble avec traboule*. Ainsi je « traboulais » tous les jours sans le savoir, tout comme monsieur Jourdain faisait à son insu de
la prose. (R. Dejean, Traboules de Lyon, 1988, 9.)
4. De l’ancien immeuble de l’association ouvrière des Voraces, construit au flanc de
la Croix-Rousse sous la monarchie de Juillet, au mini-labyrinthe unissant le quai
Romain-Rolland à la place du Gouvernement, on peut trabouler d’une découverte architecturale à l’autre […] . (Le Monde, 21 janvier 1999, 24.)
◆◆ commentaire. Mot d’origine obscure, typique de la région lyonnaise, attesté dep. 1894 dans PuitspeluLyon,
qui l’explique ainsi : « De tra (trans) et bouler, rouler, Allée qui traboule est pour allée par où l’on traboule, comme allée qui traverse pour allée par où l’on traverse ». Accueilli dans la lexicographie générale contemporaine comme « régional (Lyon) » (Rob 1985 ; NPR 1993-2000) ou « rare » (TLF).
◇◇ bibliographie. PuitspeluLyon 1894 ; VachetLyon 1907 ; RLiR 42 (1978), 185 (Lyon) ; VurpasLyonnais
1993 « bien connu » ; SalmonLyon 1995 ; PlaineEpGaga 1998 s.v. traboule « encore utilisé ».
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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