tresse n. f.
〈Moselle (est), Alsace〉 usuel "pâtisserie (invidivuelle ou non) à base de pâte briochée présentée sous forme de rubans
de pâte entrelacés". Tresse aux amandes. Synon. région. natte*.
1. Tresse fourrée noisettes, la pièce de 500 g, 19 F 10. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 30 janvier 1997, n.p., Publicité Coop Alsace.)
2. Ils étaient dix apprentis, dont une jeune fille, à participer à la sélection départementale
du meilleur jeune boulanger organisée par la fédération patronale de la boulangerie
du Bas-Rhin […]. / […] Enfin, avec la pâte briochée, il s’agissait de confectionner
un assortissement de viennoiseries de petite taille, une tresse à deux ou cinq branches et d’autres sujets au choix. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 31 août 1997, LO 1.)
■ encyclopédie. V. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Alsace, 1998, 99-100.
◆◆ commentaire. Par analogie de forme avec fr. tresse "entrelacement à plat de trois mèches de cheveux" (dep. ca 1170, v. TLF), le mot a désigné ou désigne divers painsa ou diverses pâtisseries (ainsi dans Carême 1833, TLF ; LarGastr 1938 ; 1950 Haut-Maine
"petit pain ou gâteau en forme de tresse" FEW ; PohlBelg 1950 « à Yvoir, […] couronne de pâtisserie tressée » ; A. Garnier, Pains et viennoiseries, 1992, 147 « Les tresses » ; lu sur une affichette le 28 février 1998 dans une boulangerie-pâtisserie d’Annecy
[Haute-Savoie]b ; dénomination commerciale – qui semble récente – de la brioche de Vendée, tressée
à trois brinsc. Mais la fréquence du mot en Alsace (où le référent est commun chez les boulangers-pâtissiers)
lui donne un statut particulier ; il est en outre vraisemblable que tresse y représente un calque d’all. Zopf comme c’est le cas dans le français de Suisse romande, où le mot est attesté, dans
un sens analogue, dep. 1800 (DSR 1997). Seul des dictionnaires consultés, Lar 2000
enregistre ce fait, restreignant malheureusement son indication diatopique à la Suisse.
a Cf. G. Mounin, Les Problèmes théoriques de la traduction, Paris, Gallimard, 1963, 65 « […] la tresse, la torsade, le tordu, la tomate [dans la région d’Aix-en-Provence en 1959] » et « Beaucoup de gens n’aiment pas changer de pain et s’affolent de l’arrivée d’un nouvel
artisan qui risque de leur transformer la géographie de la croûte, la géologie de
la mie. D’autres sont fantaisistes et aiment passer du long au rond, de la tresse à la fougasse* » (M. Rouanet, Dans la douce chair des villes, 2000, 69).
b Peut-être, dans le cas de ce dernier exemple, y a-t-il influence du français de Suisse
romande.
c Une boulangerie-pâtisserie des Herbiers (Vendée) est à l’enseigne de La tresse dorée.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Haut-Rhin, 90 % ; Bas-Rhin, 85 % ; Moselle (est), 65 %.
|