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bretzel n. m. ou f.
usuel
1. 〈Moselle (est), Alsace〉 "pâtisserie salée à pâte molle, en forme de 8, piquée de grains de sel et parfois de
cumin".
1. C’est un fait que la bretzel, surtout la grande, fait un excellent ménage avec la bière. Mais elle accompagne aussi
le fromage, lorsqu’elle est petite. Naine, elle sert à l’apéritif et aux cocktails.
Et puis, toutes ne sont pas dures ! Loin de là ! C’est même aux molles que vont mes
préférences, à celles qui, toutes fraîches, pendent aux porte-bretzels [v. ici Rem.]
sur les tables des débits de bière, à côté du moutardier, pour qu’on puisse, à l’envi,
manger l’une avec l’autre en dégustant, parallèlement, une bonne bière à la pression,
toute fraîche et bien savoureuse. (Fr. Voegeling, La Gastronomie alsacienne, 1978, 61.)
2. […] on fait escale à Mulhouse et on s’installe à la brasserie de la gare où papa commande
des bretzels fraîches, elles sont larges comme des assiettes et on les déguste avec un bock, rien
de tel que la bière pour en exalter la saveur […]. (J. Egen, Les Tilleuls de Lautenbach, 1979, 138.)
3. Les grandes Bretzels salées, dorées ont la pâte un peu molle et sont fabriquées par les boulangers. Elles
accompagnent à merveille la bière, aussi on les trouve sur les tables, dans toutes
les Bierstub et brasseries d’Alsace suspendues à un présentoir. Elles sont très bonnes
dégustées toutes fraîches. (Encyclopédie de l’Alsace, 1983, t. 2, 825.)
4. Bretzel fraîche. / 5 pièces = 20 Frs. / 1 pièce = 5 Frs. (Étiquette sur un éventaire du marché
du Boulevard de la Marne, Strasbourg, 28 août 1993.)
□ En emploi autonymique.
5. Très ostensiblement, j’ai attribué au mot bretzel le genre féminin. D’abord parce que c’est le genre que lui confèrent les dictionnaires
et notamment le Larousse du xxe siècle. Ensuite parce que les formes de la bretzel ont une rondeur on ne peut plus
féminine. […] Cela dit je n’ai rien contre le masculin. Au contraire. Je trouve excellent
qu’il y ait des bretzels mâles et des bretzels femelles. (Discours prononcé lors de l’attribution à l’auteur du Grand Bretzel d’Or,
le 12 décembre 1981, dans J. Egen, Mon beau navire, ô ma mémoire, 1988, 333.)
■ encyclopédie. V. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Alsace, 1998, 97-99. Les bretzels en pâte briochée sucrée ne sont plus guère qu’un souvenir
(mais on en trouve encore en Alsace du nord à l’occasion du Nouvel An) : « Au Nouvel An, on s’offrait jadis des bretzels briochées et des pains d’épices géants,
en se souhaitant une "bonne année nouvelle, une bretzel grosse comme un tuyau de poêle ainsi qu’un pain
d’épices grand comme une porte de grange" » (Fr. Voegeling, La Gastronomie alsacienne, 1978, 62) et « Le Nouvel An était fêté par des pains d’épices qui se distinguaient par leur taille
géante et les inscriptions en sucre qui y étaient apposées. Des brioches géantes en
forme de bretzel étaient offertes à leurs filleuls par les parrains et les marraines,
pour marquer l’abondance et la douceur de l’an neuf […] » (J.-L. Schlienger et A. Braun, Le Mangeur alsacien, 1990, 160). V. encore s.v. mauricette, ex. 1.
■ en composition. 〈Moselle (est), Alsace〉 porte-bretzels n. m. peu usuel "petit dispositif en bois, en forme de croix dans les bras de laquelle on enfile les
bretzels pour les présenter sur les tables des brasseries". V. ici ex. 1.
2. Par ext. 〈Lorraine, Alsace〉 peu usuel "petite pâtisserie salée de forme oblongue, dont la pâte est celle du bretzel, et qui
est parfois garnie à la manière d’un sandwich". Synon. région. plus usuel mauricette*.
6. Il n’est pas jusqu’à la restauration rapide, dite « fast-food », qui ne se vête, ici [à Strasbourg], d’oripeaux aimables. Ainsi ces « bretzels chauds » que l’on vend en plein air, près de la place Kléber, et que l’on fourre de fromage
ou de bacon. (G. Pudlowski, Je vous écris de Strasbourg, 1988, 80.)
V. encore s.v. mauricette, ex. 6 et 7.
3. Au fig. 〈Alsace〉 (Grand) Bretzel d’or loc. nom. m. "récompense décernée par l’Institut des Arts et traditions Populaires d’Alsace, chaque
année depuis 1976, à une personne physique ou morale contribuant de manière insigne
à la défense et à l’illustration des arts et traditions populaires de l’Alsace".
7. Le Club Vosgien […] compte 103 sections et près de 32 000 membres. Son activité permanente
est reconnue de tous. À ce titre, il vient de se voir décerner un Bretzel d’Or. La remise officielle aura lieu le 23 mai à Rosheim. (Les Vosges, revue trimestrielle éd. par le Club Vosgien, 1993, n° 2, 1.)
8. Egen ne quitta pas la capitale […] mais l’Alsace, ravie, plus jamais ne le lâcha,
et ne manqua pas l’occasion de lui décerner, en 1981, le grand bretzel d’or de l’Institut des arts et traditions populaires. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 22 décembre 1995, REG 6.)
V. encore ici ex. 5 (dans la référence).
■ encyclopédie. Sur cette récompense, v. Encyclopédie de l’Alsace, 1984, t. 7, 4266-4267 et Saisons d’Alsace, n° 107, 1990 ; sur sa récente remise en question, v. Dernières Nouvelles d’Alsace, 20 septembre 1998, TE 3.
◆◆ commentaire. Cet emprunt à l’als. et all. Brezel est attesté au sens 1 sous cette forme dep. 1873 (HöflerRézArtCulin) et au sens 3
dep. 1976 (Encyclopédie de l’Alsace, loc. cit.) ; le sens 2 est suspect d’être récent. Le mot est dérégionalisé au sens 1, mais
on notera qu’en Alsace, qui est pratiquement la seule région de France où l’on trouve
des bretzels frais et à pâte molle, le mot s’emploie souvent au féminin (v. ici ex. 1
à 5), comme c’est le cas en all.
◇◇ bibliographie. LarGastr 1938 « pâtisserie allemande » ; GLLF "pâtisserie allemande et alsacienne…", avec un exemple de Daudet, s.d. ; TLF et Rob 1985, définition sans référence à l’Allemagne
ni à l’Alsace, mais avec un exemple de Giraudoux (1922) en référence à l’Allemagne ;
WolfFischerAlsace 1983 f. ; Lar 2000 et NPR 2000 sans marque ; FEW 1, 487a, brachium et 15/1, 276a, bretzel.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (1) Alsace, 100 % ; Moselle (est) : 90 %.
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