embrailler (s’) v. pron.
〈Loire (Roanne), Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Provence, Gard, Hérault, Ardèche, Haute-Loire,
Puy-de-Dôme〉 fam. "mettre ou remettre sa culotte, son pantalon (stand. fam. se culotter, se reculotter) ; par ext. rajuster sa tenue". Synon. région. se brailler*. Anton. région. se débrailler*. – Embraille-toi vite (MédélicePrivas 1981). Tu peux pas t’embrailler un peu, non ! (BouvierMars 1986). Embraille-toi un peu que* tu as l’air tout dépenaillé (FréchetMartVelay 1993 et FréchetAnnonay 1995).
— Au part. passé/adj.
1. […] sur un lit, gît un Bébert ronflant, à demi embraillé. (M. Scipion, L’Homme qui courait après les fleurs, 1984, 247.)
2. Mon père se souvient l’avoir vu [un tailleur de pierre] au marché de Bonnieux [Vaucluse],
embrayé comme un Gaulois avec une culotte courte de gros drap, une chemise sans col de toile
rêche, un gilet de velours et une blouse grise. (Fr. Fernandel, L’Escarboucle, ma Provence, 1992, 174.)
■ remarques. fam. rembrailler (se) v. pron. "id." Synon. région. se brailler*. « Je crie à travers la porte : “ Brigade des mœurs, la partouze est terminée. ” […] Après quelques secondes, Gilbert descend du fourgon en se rembraillant, suivi de près par Stéphanie, les cheveux en bataille, la braguette du pantalon ouverte
[…] ». (Ph. Carrese, Filet garni, 1996, 109).
◆◆ commentaire. Dérivé parasynthétique sur fr. braille* et caractéristique d’une aire compacte du Sud-Ouest, s’embrailler est attesté dep. 1924 dans le français de Nîmes (Joblot).
◇◇ bibliographie. JoblotNîmes 1924 s’embrailler ; MédélicePrivas 1981 ; TuaillonRézRégion 1983 rembrailler (Ardèche, Provence) ; BouvierMars 1986 ; DucMure 1990 « se rembrailler est plus courant [que se brailler] » ; BlanchetProv 1991 ; CampsLanguedOr 1991 ; LangloisSète 1991 ; FréchetMartVelay
1993 « usuel » ; CovèsSète 1995 ; FréchetAnnonay 1995 ; QuesnelPuy 1995 ; FréchetDrôme 1997 (globalement
bien connu) ; ArmKasMars 1998 s.v. brailles « les formes verbales s’embrailler, se rembrailler […] sont beaucoup plus fréquentes [que brailles] » ; MichelRoanne 1998 ; aj. à FEW 1, 479b, braca.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Hautes-Alpes, 100 % ; Alpes-Maritimes, 90 % ; Var, 65 % ;
Bouches-du-Rhône, 60 % ; Alpes-de-Haute-Provence, Haute-Loire (nord-ouest), Vaucluse,
50 % ; Puy-de-Dôme, 45 % ; Cantal, 10 %. – rembrailler (se) : Puy-de-Dôme, 80 % ; Haute-Loire (nord-ouest), 65 % ; Cantal, 0 %.
|