pissadou n. m.
〈Hautes-Alpes, Provence, Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot, Aveyron.〉 fam. ou très fam.
1. "petit récipient destiné aux besoins naturels". Stand. pot de chambre.
□ Dans un commentaire métalinguistique incident.
1. Dans un coin [du jardin] le fumier végétal et humain – on y verse le pot de chambre,
le pissadou – mûrit un ou deux ans avant de servir […]. (M. Rouanet, H. Jurquet, Apollonie, 1984, 122.)
2. De mon temps on ne faisait pas pipi mais pissou* dans un pot de chambre et c’était le pissadou. Je sens venir le temps où la maman dira : « Va donc uriner au vécé mon chéri. » (Y. Rouquette, « Histoires de parler », dans Toulouse, 1991, 141.)
2. "endroit, et notamment édicule public aménagé à cet effet, où les hommes vont uriner". Stand. toilettes, urinoir, fam. pissotière. Synon. région. pissoir*. – Les pissadous du Stade, ils ne désemplissent pas à la mi-temps (BouisMars 1999).
◆◆ commentaire. Non pris en compte par les dictionnaires généraux contemporains, le terme est en usage
dans le français du sud de la France. Il est attesté dans le français de Marseille
dep. 1926 (« la Bourdusque avait acheté un pissadou – vous autres, dans le Nord, vous y dites un pot de chambre » É. Ramond, Marius et Cie. Nouvelles histoires marseillaises, 230). Transfert de l’occ. (« pissadou, un pot de chambre, ou un vase de nuit, un pissoir, lieu destiné pour aller faire de l’eau ; c’est ordinairement un petit tas de sable
qu’on met dans le coin d’une cour » Sauvages 1756).
◇◇ bibliographie. NouvelAveyr 1978 (1) « très courant » ; BouvierMars 1986 (1) ; BlanchetProv 1991 (1) ; BoisgontierMidiPyr 1992 (1 et 2) ;
ArmKasMars 1998 (1) ; BouisMars 1999 (1 et 2) ; MoreuxRToulouse 2000 (1 et 2) ; FEW 8, 589b, *pissiare.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Aveyron, Haute-Garonne, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne, Var,
100 % ; Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, 80 % ; Alpes-Maritimes, 65 % ;
Hautes-Alpes, Ariège, Vaucluse, 50 %.
|