millasson, millassou n. m.
I. millasson.
1. 〈Ariège, Haute-Garonne (Montréjeau)〉 "gâteau (présenté aussi en portion individuelle) de farine de maïs, sucre, œufs, beurre
et lait, parfumé de citron et de fleur d’oranger". Synon. région. millas* (sens 2). – Actuellement on vend des millassons à Montréjeau (MoreuxRToulouse 2000).
1. Milliassons de l’Ariège […]. Placer dans un four chaud et cuire une vingtaine de minutes ; les
milliassons vont gonfler, puis en refroidissant, se tasser. (L’Encyclopédie de la cuisine régionale. La cuisine du Languedoc, 1980, 146.)
■ remarques. Le mot est parfois synon. de cannelé* (v. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Aquitaine, 1997, 87).
■ encyclopédie. Recette de « Millasson aux pommes » dans E. et J. de Rivoyre, Cuisine landaise, 1980, 226.
2. 〈Aveyron〉 "gâteau de farine de maïs, de lait, d’œufs et parfois de raisins secs". Un millasson bien fait, il faut qu’il soit mou (NouvelAveyr 1978).
II. millassou.
1. 〈Dordogne〉 "gâteau (ou beignet) de farine de maïs, sucre, beurre ou huile, œufs et lait, auxquels
ingrédients on mélange une purée de potiron". Synon. région. millas* (sens 4).
2. […] un merveilleux beignet sucré qu’on y appelle [dans le Sud-Ouest] le millassou. Mélange de farine, de sucre, d’œufs et de chair de citrouille cuite à l’eau et réduite
en bouillie, cette pâte jetée dans l’huile frémissante gonfle et dore en quelques
instants. Saupoudrés de sucre, ces millassous seront leur récompense [aux enfants]. (A. Lompech, dans Le Monde, 21 juin 1995, 31.)
V. encore ici ex. 3.
□ En emploi autonymique.
3. Milhassou au potiron. / Le mot s’orthographie aussi millassou. Ce dessert est très populaire dans tout le Languedoc pyrénéen et dans certaines parties
de Gascogne […]. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Midi-Pyrénées, 1996, 307.)
■ encyclopédie. Recettes de « Millassou salardais » dans L’Encyclopédie de la cuisine régionale. La cuisine du Périgord, 1979, 146, de « Millassou » dans J. et Chr. Jossein, Recueil de la gastronomie périgourdine, 1987, 49 et de « Milhassou au potiron » dans L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Midi-Pyrénées, 1996, 307.
2. 〈Surtout Tarn-et-Garonne, Dordogne, Lot, Corrèze, Landes〉 "gâteau de pâte levée, à base de farine de maïs (et de froment), à quoi on incorpore
parfois des raisins secs ou du miel". Synon. région. millas* (sens 3).
4. Au chapitre des douceurs / Le pastis* landais, […] le millassous […]. (Pays et gens de France, n° 16, les Landes, 7 janvier 1982, 4e de couverture.)
5. […] un millassou fait de farine de maïs et de caillé […] . (M. Peyramaure, L’Orange de Noël, 1996 [1982], 262.)
6. Elle déjeuna d’un morceau de millassou et d’un bol de lait […]. (Chr. Signol, Les Cailloux bleus, 1986 [1984], 188.)
■ encyclopédie. Recettes de « Millassou » et de « Millassou au miel » dans LaMazillePérigord 1929, 331-332).
3. 〈Corrèze〉 "galette à base de pommes de terre, comprenant aussi lard, œufs, farine, oignons, ail
et ciboulette". Synon. région. crique*, râpé/râpée*.
7. Les milhassous servent d’accompagnement pour tous les civets et les viandes en sauce. (Cl. Michelet
et B. Michelet, Quatre Saisons en Limousin, 1992, 107.)
8. Très apprécié en Corrèze pour accompagner les plats en sauce (rôtis ou civets), le
milhassou peut aussi se préparer sous forme de petites galettes individuelles – les milhassous – ou encore sous forme de flan aux herbes, ainsi qu’on le prépare généralement dans
la région du plateau de Millevaches. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Limousin, 1998, 184.)
9. Le milhassou corrézien. Les pommes de terre sont râpées grossièrement […]. Certains y rajoutent
un œuf battu pour que la crêpe se tienne mieux. Mais c’est déjà une concession au
gaspillage ! (Georges Chatain, Le Monde, Supplément, 13 juillet 2000, X.)
■ encyclopédie. V. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Le Limousin, 1998, 184-185.
■ graphie. Les graphies milliasson (v. ici ex. 1) et milhassou (v. ici ex. 7-8) sont des graphies occitanisantes.
◆◆ commentaire. Attesté en français dep. 1865 (« Milliassons du Bigorre. […] C’est un gâteau délicieux, il se fait à Toulouse et à
Bordeaux » P. Lacam) et 1891 (« des bons millassous » E. Le Roy), tous les deux dans HöflerRézArtCulin. Le mot est emprunté à l’occitan
(cf. bas limousin melliossou m.), lui-même dérivé sur millas ou millasse (FEW 6/2, 84b, milium), avec francisation du suffixe dans le cas de millasson ; il est absent des dictionnaires généraux contemporains.
◇◇ bibliographie. MussetAunSaint 1932 millasson "petit gâteau de farine de maïs" ; NouvelAveyr 1978 (I.2) millasson ou millassou ; BoisgontierAquit 1991 millassou (II.1) ; BoisgontierMidiPyr 1992 millassou (II.2) ; MoreuxRToulouse 2000 millassou (mot-souvenir), millasson ; aj. à FEW, loc. cit.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : millassou "gâteau de farine de maïs" Ariège, Aveyron, Dordogne, Haute-Garonne, Lot, 100 % ; Corrèze, 90 % ; Tarn-et-Garonne,
65 % ; Haute-Vienne, 30 % ; Tarn, 25 % ; Creuse, 10 %.
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