quiquette n. f.
〈Surtout Vosges, Isère (Vienne), Provence, Hérault, Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne,
Lot, Aveyron, Ardèche (nord), Corrèze, Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées,
Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde〉 fam. "sexe de petit garçon". Stand. fam. quéquette, zizi. Synon. région. moins usuel quique*.
1. […] un fils honteux, dégénéré, qui, à treize ans, touchait sa quiquette la nuit ! Son seul enfant, unique, le fruit de sa chair : un vicieux !… (Cl. Duneton,
Le Diable sans porte, 1981, 16.)
2. – Au fait, dis-moi, quand tu chenillais [= serrais de près] la Suzette t’as pas sorti
ta quiquette de ta braguette ? (R. Blanc, Les Amours de l’oncle César, 1986, 22.)
3. […] soudain le Bellacroce fondit sur nous avec cette incroyable nouvelle :
– La Doline touche les quiquettes ! La Doline ! La plus belle fille du quartier, la plus précoce aussi. Elle avait des lèvres épaisses, des chevilles robustes, de grands pieds […]. (P. Magnan, L’Amant du poivre d’âne, 1988, 266.) 4. Elle leur attachait le bout de la quiquette avec une ficelle pour pas qu’ils puissent faire pipi. (R. Bouvier, Tresse d’aïet, ma mère, 1997 [av. 1992], 50.)
5. « Le Bouchon », ou « Petit Bouchon », c’est comme ça qu’on m’appelait dans le quartier. Peut-être parce que j’avais le
bout de la quiquette en forme de bouchon de champagne. (M. Albertini, Les Merdicoles, 1998, 17.)
— Comme surnom.
6. Il [un camarade d’école] prit la manie de tremper sa quiquette dans l’encrier « pour faire encore plus peur à ma sœur ». Longue et bleue il la voulait ! Alors le bruit courut dans la classe et tout le
monde le surnomma « Quiquette-Bleue ». (R. Frégni, Le Voleur d’innocence, 1996 [1994], 76.)
□ En emploi autonymique. Dictionnaire Larousse où nous cherchions quiquette (M. Rouanet, Nous les filles, 1990, 351).
◆◆ commentaire. Dérivée sur fr. région. quique*, cette forme parallèle à frm. fam. quéquette de même sens (dep. 1866 ou 1867 « La quéquette de B. me paraît m….bée par le doigt du Meq […] » Charles Asselineau, lettre, dans J. Crépet et C. Pichois, Baudelaire et Asselineau, Paris, Nizet, 213, comm. de P. Enckell) est attestée en patois à la fin du 19e siècle dans les Vosges (1882, N. Haillant, Essai sur un patois vosgien [Uriménil] et BlochLex 1915, 139, à Remiremont), le Béarn, le Dauphiné et à Saint-Étienne
(FEW) ; en français dep. BoillotGrCombe 1929. Si le mot a quelque peu gagné aujourd’hui
le français non conventionnel (B. Blier, Les Valseuses, 1972 Frantext ; J. Vautrin, Bloody Mary, 1979 et Bayon, Le Lycéen, 1987, tous les deux dans Marge), il semble particulièrement usité dans la partie méridionale de la France. Absent
de la lexicographie générale, quiquette est accueilli dans quelques dictionnaires de français populaire et d’argot (CaradecArgot
1977-1998 ; ColinArgot 1990, sans ex. ; GiraudÉros 1992, citant Gabriel Chevallier
[1934]).
◇◇ bibliographie. BoillotGrCombe 1929 « terme d’enfant » ; DoillonComtois [1926-1936] ; SéguyToulouse 1950 ; DufroidVienne 1989 ; SuireBordeaux
1991 et 2000 ; BoisgontierAquit 1991 (la forme quéquette « n’a pas cours dans le Sud-Ouest ») ; BoisgontierMidiPyr 1992 quicou m. et quiquette f. « termes enfantins méridionaux » ; ChaumardMontcaret 1992 dans la métalangue définitionnelle de quique ; MartinVosges 1993 ; FEW 2, 671a, kik–.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Gers, Gironde, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, 100 % ;
Landes, 65 % ; Lot-et-Garonne, 40 %.
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