chichon n. m.
〈Pyrénées-Atlantiques, Landes〉 usuel Le plus souvent au pl. "débris de viande recueillis après la fonte de la panne du porc ou de la graisse d’oie
ou de canard, parfois pressés en une sorte de pâté". Synon. région. chon*, friton*, graisseron*, gratton*, grillon*, rillon*.
1. Ils n’avaient plus [à la suite d’une bagarre] une molaire en place […]. Condamnés
à bouffer des chichons jusqu’à la rentrée. On ne s’emmerdait jamais pendant le mois d’août bayonnais. (S. Loupien,
Sexties, 1993, 52.)
2. On grignote un petit « tros » [= morceau] de chorizo, un peu de chichon, un gnac [= une bouchée] de fromage de brebis […]. (Fr. Marmande, dans Le Monde, 27 juillet 1998, 35.)
3. Pour le confit de canard et le jambon, par contre, je préférai la boucherie-charcuterie
du village [dans les Landes] où j’avais mes habitudes. […] / J’en profitai aussi pour
prendre quelques pots de rillettes – « Vous voulez dire des chichons ? » – et deux ou trois andouilles sèches. (André Vignau, « La Preuve », dans Détours. Hommage à René Fallet, 2000, 84-85.)
□ Dans un énoncé définitoire ordinaire.
4. Chichons, grattons* ou graisserons*, ce sont tout simplement les débris de porc ou de volaille qui restent au fond de
la marmite où on a cuit le confit. (E. et J. de Rivoyre, Cuisine landaise, 1980, 81.)
◆◆ commentaire. Localisé dans une petite aire du Sud-Ouest, le terme est un emprunt, avec adaptation
phonique, au gascon chichouns pl., de même sens (Bayonne, FEW ; ALG 1181, ouest des Landes et des Pyrénées-Atlantiques),
lui-même d’origine onomatopéique et relevé dans le langage enfantin. Attesté dans
le français de Bayonne dep. 1902 (Lambert), le mot est absent des dictionnaires généraux
contemporains.
◇◇ bibliographie. LambertBayonne 1902-1928 « Chichon = Rillon » ; DuclouxBordeaux 1980 ; BoisgontierAquit 1991 ; FEW 13/2, 375a-b, tšitš.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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