coustélous (et var.) n. m. pl.
vieillissant "morceau de viande de porc, constitué de plusieurs côtes (ou extrémités de côtes) coupées
en travers, et qu’on consomme frais ou salé". Stand. travers. Synon. région. côtis*.
I. 〈Hérault, Pyrénées-Orientales, Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne〉 coustélous, coustellous. Coustellous de porc conservés dans la graisse (G. J. Arnaud, Les Moulins à nuages, 1988, 150).
1. Gratinée aux choux de ma grand-mère [Recette] / […] Les coustellous se mettent 30 minutes avant la fin de la cuisson. (Chr. Bernadac, La Cuisine du Comté de Foix et du Couseran, 1982, 49.)
2. Ce qui surprit le plus la jeune mariée, ce furent les pommes de terre frites accompagnant
un morceau de viande grillée, juste après les coustellous de porc en sauce. (G. J. Arnaud, Les Moulins à nuages, 1988, 222.)
3. Dans la cérémonie campagnarde traditionnelle [du découpage du cochon], le cochon est
ouvert par le dos. Après avoir enlevé les jambons et les épaules, on l’incise le long
de la colonne vertébrale […]. Apparaissent alors les carbonades*, juste sous le lard. Puis, de part et d’autre de l’épine dorsale, le cœur de chair
de la longe, que l’on nomme dans le discours populaire les filets, et qu’il ne faut
pas confondre avec les filets mignons, qui se trouvent à l’intérieur de la cavité
abdominale. Cette méthode laisse une grande quantité de petites chairs sur l’ensemble
des côtes. Découpées en morceaux, ce sont les « coustélous » que l’on mange frais et surtout salés. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Midi-Pyrénées, 1996, 105.)
□ En emploi autonymique. Voir s.v. osseline, ex. 3.
■ variantes. 〈Aude, Ariège, Tarn (est)〉 cousteillous n. m. pl. "id." (BoisgontierMidiPyr 1992).
II. 〈Hérault〉 coustillous.
4. On ajoute alors [aux navets] poivre, sel, laurier […]. On n’a pas oublié le genièvre.
/ On a pu mettre des « coustillous » pour parfumer. En hiver, on trouve encore assez facilement le plat de côtes de porc
salé et au besoin il est facile à chacun de se préparer du porc au sel. (M. Rouanet,
Petit Traité romanesque de cuisine, 1997 [1990], 71.)
■ variantes.
1. 〈Gard, Hérault〉 costillon n. m. "id.". « Le saigneur finissait d’enlever les côtelettes, la poitrine et le haut des côtes,
le “costillon” » (L. Chaleil, La Mémoire du village, 1989 [1977], 217) ; « Les Héraultais grillent le costillon sur quelques sarments de vigne […] » (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Languedoc-Roussillon, 1998, 151). Cette forme, qui témoigne d’une francisation plus poussée, est à aj.
à FEW 2, 1246a, costa, auprès de Saint. cotillons "petites ou fausses côtes".
2. 〈Pyrénées-Orientales〉 coustellou n. m. "id.". J’ai acheté du coustellou pour faire en sauce* (CampsRoussillon 1991). Emprunt au roussillonnais costelló "travers de porc" (BotetVocRoss 1997).
■ remarques. 〈Dordogne (Montcaret), Gers, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde〉 coustilles n. f. pl. "id." (GonthiéBordeaux 1979 ; DuclouxBordeaux 1980 ; TuaillonRézRégion 1983 ; SuireBordeaux
1988 et 2000 ; BoisgontierAquit 1991 ; ChaumardMontcaret 1992). Aj. à FEW 2, 1246a, costa (où ce sens manque).
◆◆ commentaire. Transferts, sans doute récents, du lang. (attesté dep. 1756 « coustilious, cotelletes [sic] de porc » Sauvages, qui ajoute en 1785 « …salé » ; cf. Lauragais coustelou "fausse côte [de l’homme]", dep. 1891, dans FEW ; ALLOr 575*), non attestés av. 1950 (Séguy) et non pris en
compte par la lexicographie générale.
◇◇ bibliographie. SéguyToulouse 1950 coustélous pl. "bouts de côtes" ; FossatBoucherie 1971, 205 coustélou et 225 coustilles ; CampsLanguedOr 1991 coustélou et cousteillou, coustellou, coustellous ; CampsRoussillon 1991 coustellou ; BoisgontierMidiPyr 1992 coustelous, cousteillous ; MoreuxRToulouse 2000 coustélous pl. « encore utilisé par les clients des marchés mais, selon les marchands, pas par les
jeunes » ; FEW 2, 1245b-1246a, costa.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (I) Pyrénées-Orientales, 100 %. (coustilles) Gers, Landes, 100 % ; Gironde, 80 % ; Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, 50 % ;
Lot-et-Garonne, 0 %.
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