petit, ‑ite n. m.
〈Allier, Loire, Provence, Auvergne, Limousin〉 fam. Synon. région. chétit*, drôle*, minot*, pitchoun*, tiot*.
1. [Envisagé dans un rapport de filiation] "garçon, fils".
1. « Mon Dieu, qu'il était beau votre petit ce matin à la messe habillé en enfant de chœur ! » (J.-M. Di Falco, Le Gàrri, 1992, 48.)
2. Maurice ne commandait plus son fils, par pudeur pour les responsabilités nouvelles
qu'il assumait désormais quasiment seul sur l'exploitation. Par prudence aussi. Il
connaissait la fierté ombrageuse du « petit », ce caractère bouillant hérité du père de sa femme. (Fr. Pons, Les Troupeaux du diable, 1999, 271.)
V. encore s.v. collègue, ex. 12 ; profiter, ex. 5.
— Comme terme d'adresse.
3. Il devait mourir dans la nuit même […]. Malgré les drogues il avait conservé toute
sa lucidité.
– Petit, me dit-il, il faut que je te fasse un aveu. – Je t'en prie, papa, repose-toi. (Y. Audouard, Ma Provence à moi, 1968, 20.) 4. Le soir, je reste collé le plus longtemps possible au feu. Je regarde les braises
noircir peu à peu dans le foyer jusqu'au moment où mamoune me dit :
– Allez, Petit, ta brique est chaude, je te la mets dans le papier journal et tu vas te coucher. (Cl. Couderc, Le Petit, 1998 [1996], 274.) 5. Ces promenades dominicales, le plus souvent, se déroulaient dans la ville et composaient
les distractions essentielles de ce temps. […] Pour nous les garçons, c'était, très
vite, devenu une corvée. Je nous vois encore, en ces débuts d'après-midi ! On sortait
et à peine débouchait-on sur le trottoir que mon père ordonnait :
– Les petits, passez devant. – Alors, commençait une sorte de procession qui durait la moitié de l'après-midi. (Ch. Exbrayat, Des parfums regrettés, 2000, 60.) 2. [Envisagé seulement par rapport à l'âge] "enfant (garçon ou fille) ; jeune garçon, jeune fille".
6. Le moniteur donna un morceau de chiffon à chaque petit. (Copie d'élève, dans J.-P. Tennevin, « Le provençalisme dans les devoirs d'élèves », dans Le Français aujourd'hui 19, 1972, 51.)
7. Avec qui vous voulez que je joue, moi, dans ces quartiers ? Au Prado, il n'y a pas
de petits ; à Notre-Dame-de-la-Garde, l'évêque, il n'a pas de petits ; et sur la Canebière, les autos écrasent les petits. […]
– Des petits pour jouer, tu en auras, ma Nine*. – Et où je les prendrai dans ces quartiers ? – Tu les prendras là où tu vas aller, en pension. (N. Ciravégna, Chichois de la rue des Mauvestis, 1979, 68-69.) 8. Un beau matin, comme tous les enfants de cinq ans, il fallut se rendre à l'école […]
vêtu d'une grande blouse grise qui recouvrait les genoux, ce qui était un signe précurseur,
dans l'esprit des gens qui disaient : voici un petit de l'assistance. (J.-P. Brulé, Le Petit Piare, 1993, 18.)
9. La sœur aînée de ma mère et son mari adoraient les petits. […] Avec le recul, je mesure toute leur patience d'ange et leurs réels talents de
pédagogue qui font que tous les enfants de la famille qui sont allés passer quelques
jours de vacances chez eux en ont gardé un souvenir inoubliable. (G. Ginoux, Gens de la campagne au Mas des Pialons, 1997, 179.)
V. encore s.v. collègue, ex. 6.
■ remarques. La documentation n'a pas fourni d'exemples écrits du mot au féminin.
◆◆ commentaire. Les dictionnaires généraux contemporains réservent la marque diatopique à petite n. f. "jeune fille", qu'ils indiquent « région. » (TLF, avec un exemple de Pagnol 1932) et « surtout dans le français régional du Midi » (Rob 1985). Mais, au masculin également, le français de certaines aires du quart
sud-est de la France semble faire un usage préférentiel du mot dans les emplois analysés
ici. Une enquête d'ensemble permettrait de mieux tracer ces aires, cf. comm. de B. Moreux
« non recueilli dans MoreuxRToulouse 2000, parce que considéré comme non régional ».
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (les petits) Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, 100 %.
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