nin, nine n.
I. 〈Pyrénées-Orientales〉 nin n. m. "petit garçon". Principalement employé comme terme d’adresse. Synon. région. gamin*, gari*, mousse*, niston*, pitchou*, tiot*. – Alors, nin, ça va ? (CampsRoussillon 1991).
II. 〈Drôme, Hautes-Alpes, Provence, Gard, Hérault〉 nine n. f. "(appellatif affectueux d’une personne de l’un ou l’autre sexe, notamment d’un enfant)".
1. – Je peux pas venir. J’ai un rencart avec ma nine, répondit Nono. (M. Courbou, Les Chapacans, 1994, 34.)
— Comme terme d’adresse fam. ma nine ! Synon. région. mon beau*/ma belle*, ma nine* ! – Viens ma nine faire un bisou à ton pépé (GermiChampsaur 1996).
2. Mémé Za ouvre la porte : « Viens vite, ma Nine ! » (quand on est seuls tous les deux, elle ne m’appelle pas François, ni Chichois, mais
« ma Nine » [en note : terme de tendresse chez les Marseillais, s’appliquant aussi bien aux garçons qu’aux
filles] […]. (N. Ciravégna, Chichois de la rue des Mauvestis, 1979, 24-25.)
3. Biscotte [une jeune fille boulotte] s’était arrêtée près du grillage. Les bras croisés
sur sa vaste poitrine, elle les [des garçons] observait sans dire un mot.
– Salut, ma nine ! l’interpella Darnagas. – Salut, répliqua-t-elle sur un ton revêche. (M. Courbou, Les Chapacans, 1994, 18.) V. encore s.v. petit, ex. 7.
● En part. "(sur les marchés, terme d’adresse des marchands à leurs clients)". – Et avec ça, ma nine, qu’est-ce que je te mets ? (BouvierMars 1986).
4. Tout en coupant des steaks, Lule accueillait puis poursuivait ses clientes de sa voix
d’oiseau : Et pour vous, qu’est-ce que ce sera, ma jolie ? Combien je vous en mets,
ma nine ? Bon poids, mon amour ! (Fr. Valabrègue, La Ville sans nom, 1989, 44.)
5. « Tiens, ma nine, tu vas te régaler, ces merlans, ils sont vivants ! Je les ai pêchés cette nuit et
tu m’en diras des nouvelles !… » (G. Ginoux, Dernier labour au Mas des Pialons, 1994, 104.)
◆◆ commentaire.
I. Emprunt à cat. roussillonnais nin, de même sens (AlcM ; BotetVocRoss 1997).
II. Type attesté dep. aocc. nina f. "jeune fille" (ca 1270) et 1892 à Crémieu (Isère) "t. de caresse pour les petites filles" ; aussi "petite fille" en Languedoc (Mistral), passé en fr. de Marseille dep. 1931 ; aj. à FEW 7, 5b, nann-.
◇◇ bibliographie. (I.) CampsRoussillon 1991. – (II.) BrunMars 1931 ; BouvierMars 1986 ; MartelProv 1988 ; BlanchetProv 1991 « pour appeler une fille » ; ArmanetBRhône 1993 ; CovèsSète 1995 ; GermiChampsaur 1996 ; FréchetDrôme 1997 « globalement connu » ; ArmKasMars 1998 ; RoubaudMars 1998, 57 « les petits mots affectueux : nine, quique, gàrri (raton) ».
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (I) Pyrénées-Orientales, 100 %. (II) Hautes-Alpes, 100 % ; Alpes-Maritimes, 90 % ; Bouches-du-Rhône, Vaucluse, 80 % ;
Var, 65 % ; Alpes-de-Haute-Provence, 65 %.
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