pine n. f.
〈Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Centre-Ouest, Saône-et-Loire〉 usuel Souvent au pl. "cône des conifères, et particulièrement du pin, formé d’écailles ligneuses qui protègent
les graines". Stand. pomme de pin. Synon. région. babet*, pigne*, pive*, sapinette*.
1. Il y avait bien la forêt domaniale toute proche [de L’Épine, dans l’île de Noirmoutier],
mais qui était étroitement surveillée par un garde […]. Mis à part […] quelques « pines », quelques branches mortes, il ne fallait pas compter se chauffer avec le « bois du garde ». (Aguiaine 5, 1971, 12.)
— En synonymie avec pomme de pin.
2. Dans l’après-midi des Rameaux, avait lieu, dans les années 1960, regroupant hommes,
femmes, enfants, la cueillette des pommes de pin parasol ou pines. Les hommes les plus habiles montaient dans ces grands arbres, mais le plus souvent
chargeaient le fusil de cartouches à gros plomb et tiraient dans les branches pour
les faire tomber. (Chr. Hongrois, Faire sa jeunesse en Vendée, 1988, 47.)
■ remarques. Un café de Challans (Vendée) est à l’enseigne de La Pine verte.
◆◆ commentaire. En dehors de quelques attestations mal assurées en afr. et mfr. (v. Fr. Möhren, Le Renforcement affectif de la négation par l’expression d’une valeur minimale en
ancien français, Tübingen, 1980, 192) et de sa mention dans Oudin 1660, ce type est caractéristique
de deux aires : l’Ouest, où il est relevé dep. le milieu du 18e siècle dans le français de l’Anjou, et une petite aire bourguignonne. La lexicographie
générale contemporaine ignore ce sens dont l’emploi est d’ailleurs assez souvent contrecarré
par l’homonymie d’arg. pine "membre viril".
◇◇ bibliographie. DuPineauR [1746-48] ; LaRochelle 1861 ; VerrOnillAnjou 1908 ; MussetAunSaint 1938 ;
DauzatStGeorgesD 1946 « la forme ancienne a dû être *pigne, parallèle au vx. prov. pinha, même sens (pinea) » ; RézeauOuest 1984 s.v. pigne ; TavBourg 1991 ; ALBRAM 346 (sud du domaine), ALAL 272 (Corrèze, Haute-Vienne, Dordogne) ;
FEW 8, 549a, pinus.
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