torchon de plancher loc. nom. m.
〈Lorraine〉 vieillissant "pièce de toile épaisse servant à laver les sols, à éponger". Stand. serpillière. Synon. région. bâche*, cince*, emballage*, loque*, panosse*, patte*, peille*, pièce*, toile*, wassingue*.
1. Un après-midi [l’auteur raconte des vacances à Verteuil, Lot-et-Garonne], grand-mère
m’envoya chez Degal, acheter un « torchon de plancher » ! Le commerçant me fit répéter plusieurs fois avant de répondre qu’il n’en avait
pas. Aussitôt de retour, grand-mère me renvoya, pensant que je m’étais mal expliqué.
« Un torchon de plancher, ah non, nous n’avons pas cela. » J’insiste, j’explique l’usage de la chose, pensant que dans ce pays où le cornet
[v. cornet1] en papier devient une poche [v. poche1] et l’escargot un limaçon, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que l’auxiliaire du
balai-brosse portât lui aussi un autre nom. / Soudain, le front du commerçant s’illumine :
« Ah, une serpillière ! » (R. Iss, … Et les roses ont menti, 1993, 136.)
■ variantes. torchon de pavé (LanherLitLorr 1990).
◆◆ commentaire. Lexie caractéristique du français de Lorraine, par restr. de fr. torchon "pièce de toile servant à divers usages domestiques" et plancher "sol en bois d’une pièce d’habitation" (dep. ca 1150, v. TLF), attestée dep. 1922 (« elle en [de l’étoffe] avait laissé pendre un grand bout par derrière, comme un torchon
de plancher » G. Chepfer, Frantext) ; seul des dictionnaires généraux contemporains, TLF mentionne la lexie, avec l’indication
« région. (Lorraine) ». Dans le prolongement de cette aire, c’est la lexie simple torchon qu’emploie le français de Belgique (Hanse 1994 ; LeboucBelg 1998 et DelcourtBelg
1999), usage enregistré par les dictionnaires généraux : GLLF, sans marque, mais avec
un exemple de G. Simenon ; Rob 1985, NPR 1993-2000 « Belgique » et Lar 2000 « Belgique, Québec » ; TLF « région. (Belgique) ».
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Meurthe-et-Moselle, 35 % ; Meuse, 30 % ; Vosges, 15 % ;
Moselle, 0 %.
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